Cœur mythique du grand quartier populaire de Adjenak, «Arsa», un lieudit de cet important groupement d'habitation d'El Milia, est devenu le point de chute des candidats briguant un mandat de député. Pas moins de quatre permanences électorales sont venues s'y installer dès les premiers jours de l'ouverture de la campagne. Les postulants à la députation affichent ouvertement leur rivalité en venant se bousculer dans le même espace, dans l'espoir de s'accaparer le maximum de voix. Le premier à avoir implanté son campement est le chef de file d'une liste d'indépendants, un ex-magistrat, lancé dans les affaires, avant d'être rejoint par un riche entrepreneur, qui a ouvert son bureau juste en face de son rival. A quelques pas de là, c'est l'homme fort de la liste RND, un autre riche industriel, qui est venu installer son bureau de campagne dans ce quartier. Le candidat tête de liste du parti El Mostakbal, dont le président est un dissident du FLN, n'est pas resté indifférent à cette bousculade; il a ouvert une permanence dans la rue traversant la cité. Les candidats du MPA de Amara Ben Younes ont annoncé, à leur tour, leur intention de s'établir dans le même quartier. Cette rivalité est justifiée par le nombre important de voix, que certaines sources estiment à plus de 4000, à «chasser» dans le grand centre de vote de cette zone urbine. Devant un tel engouement, des citoyens n'ont pas hésité à s'interroger, sur un ton plutôt ironique, en disant: «Une fois élus, ces candidats vont-ils revenir s'enquérir de notre situation, eux, qui ont vu dans quel état d'insalubrité nous vivons? Notre quartier est abandonné, comme vous le constatez, aux ordures et à divers fléaux, il mérite plus que cet intérêt électoral.» D'autres expliquent autrement cet enthousiasme et rétorquent tout bonnement: «Adjenak ne se pénètre que par l'argent.»