Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, qui a animé hier un meeting électoral à la salle Baghoura Younes de Bordj Bou Arréridj, a adressé une mise au point au président de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL), M. Seddiki, qui l'a accusé dernièrement d'utiliser les biens de l'Etat à des fins électoralistes : «Je réponds à M. Seddiki et lui rappelle que, durant la campagne, je n'annonce pas et je n'inaugure pas, je rappelle seulement des chiffres comme tout le monde ; je rappelle un bilan connu de tous.» Concernant ce bilan, M. Ouyahia a souligné qu'il est venu juste pour démontrer et appeler à la continuité de cet élan. «Notre force, ce sont nos propositions pour construire le pays ; l'insulte, on la laisse aux autres», s'est-il exclamé. «Nous sommes fiers d'être au pouvoir et d'avoir participé à la construction du pays ; nous avons payé toutes les dettes extérieures et nous avons participé aux augmentations de salaires», a-t-il lancé. «Le RND a été présent durant la décennie du terrorisme ; il a participé à la planification des plateformes de développement et il sera là pour la concrétisation des programmes du chef de l'Etat.» «Nous sommes venus pour promouvoir une liste de militants et non une liste de chkara.» Faisant allusion à la coalition islamiste, il a déclaré : «Nous sommes musulmans sunnites et notre emblème est paré de couleurs verdoyantes. Les élections du 10 mai ne seront pas celles de 1990.»
…et chahuté à Bouira Telle fut la réponse du secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, visiblement en colère, à un groupe de jeunes qui avaient réussi à perturber son meeting qui se déroulait, hier après-midi, à la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira : «La chkara c'est pas au RND, kho !» Le discours du SG du RND (20 minutes, ndlr) a été interrompu à plusieurs reprises par de nombreux jeunes ayant pris place dans tous les coins de la salle. Ouyahia leur a répondu également en leur disant : «Ceux qui vous ont envoyés ne sont pas gentils.» Evoquant la situation actuelle dans les pays voisins, dont le Mali, en faisant allusion aux pressions étrangères et voulant sensibiliser ses sympathisants sur la nécessité du prochain scrutin et le danger qui pèse sur l'Algérie, un autre groupe l'interrompt en lançant : «Où es l'argent du pétrole ?» Ahmed Ouyahia hausse le ton et répond : «Ils vont prendre le pétrole et vous serez des serfs.» Notons que Ahmed Ouyahia s'est contenté de prononcer à ses militants un discours-bilan, en répétant à chaque fois «vive l'Algérie et vive Bouteflika qui a initié ces programmes de développement pour le pays». Aucun mot n'a été soufflé sur le programme du RND. Il a longuement discouru, faisant le point sur le bilan de son gouvernement. Et de demander à l'assistance d'applaudir fortement Bouteflika. Ahmed Ouyahia a demandé aux perturbateurs de le laisser «au moins finir ses idées et ses phrases». «Donnez-moi au moins 20 minutes», leur a-t-il lancé. En vain. Une chose est sûre : la sortie du secrétaire général du RND est ratée à Bouira et considérée comme un échec. Notons par ailleurs que des directives ont été données hier aux agents chargés de la sécurité de procéder à une fouille générale des citoyens avant d'accéder à la salle, y compris les journalistes et les correspondants de presse. «Il s'agit du Premier ministre qui va venir, non pas du SG du RND», disait-on.