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Aïssat Hassan. Frère de Aïssat Idir
« Seul le rôle syndical de mon frère est mis en exergue »
Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2006

Pourquoi ce livre-témoignage sur votre frère Aïssat Idir seulement aujourd'hui ?
Cela fait 50 ans exactement, le 24 février 1956, que l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été créée par mon frère, Aïssat Idir. Après tant de temps, je me rends compte que seul son rôle syndical est mis en exergue, alors que son rôle politique déterminant pour la libération de l'Algérie n'est pas mentionné.
On connaît effectivement plus le militant syndicaliste que l'homme politique qu'était Aïssat Idir. A quoi attribuez-vous le fait que les activités politiques et l'appartenance au FLN de votre frère soient si mal connues ?
Je me suis posé la même question pendant de longues années. C'est cette même interrogation qui m'a poussé à accepter de livrer mon témoignage pour que le rôle politique de Aïssat Idir soit définitivement inscrit dans l'histoire. La plupart des personnes qui ont libéré l'Algérie du joug colonial ne sont plus là pour témoigner. Tous savaient qu'il était membre titulaire du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA).
La trop grande discrétion de votre frère que vous évoquez à maintes reprises n'a-t-elle pas contribué à cette méconnaissance ?
Il est évident qu'à ce niveau de responsabilité la discrétion s'imposait. Il faut aussi insister sur le fait suivant : la guerre de libération de notre pays a traumatisé l'ensemble de la population algérienne, et cela est peut-être la raison pour laquelle, après l'indépendance, ses « frères de combat » ont oublié de témoigner sur l'action politique de Aïssat Idir et des syndicalistes de l'UGTA avec le FLN.
Vous décrivez votre frère comme un de ces lettrés indigènes qui croyaient que c'était par la voie légale qu'il fallait combattre l'injustice de la France coloniale. Qu'est-ce qui fondait cette conviction ?
Cette conviction est fondée sur la réalité historique de l'Algérie. On peut, sans peine, observer d'une part que l'école française enseignait en Algérie - dans ses trois départements - les valeurs de la République : Liberté, Egalité et Fraternité. Le mouvement nationaliste algérien avec le parti du PPA revendiquait ces mêmes valeurs. Mais alors que les indigènes combattaient le fascisme avec la France, le PPA fut dissous en septembre 1939. A la libération de la France en mai 1945, les forces armées coloniales se firent connaître par des massacres dans les villes algériennes, mais surtout par ceux de Sétif et de sa région, en tirant sur les manifestants indigènes. Les nationalistes, avec mon frère, se sont alors réunis en congrès en février 1947 pour créer le parti du PPA/MTLD. C'est toujours par la voie légale, en créant des partis et en manifestant, que les indépendantistes souffrant de l'injustice coloniale ont essayé de se faire entendre. Pour faire connaître leurs revendications de colonisés, ils militaient également dans les syndicats d'origine française. Cela a été aussi la raison principale pour laquelle le parti du MTLD chargea Aïssat Idir, dès 1947, du projet de création d'une centrale syndicale nationale. Il faut quand même reconnaître qu'il aura fallu, depuis 1830, attendre la Toussaint de novembre 1954 pour qu'enfin le FLN soit créé et décide de prendre les armes contre l'injustice du système colonial.
Qu'est-ce qui a éveillé Aïssat Idir aux questions sociales ? Qu'est-ce qui a inspiré son combat politico-syndical ?
Sans équivoque, je répondrai : l'injustice du pouvoir colonial auquel il a été confronté très jeune et que je décris en détail dans le chapitre premier de mon témoignage.
Vous écrivez que Aïssat Idir travaillait au projet de création de l'UGTA depuis longues années, s'y préparant dès son retour de Tunisie dans les années 1940. Ce rôle fondateur est peu connu...
Si ce rôle fondateur est peu connu, nous, nous le savons, pour avoir vécu cette période avec lui. Il a fait ses études supérieures à l'Université de Tunis et était très lié avec les syndicalistes tunisiens, et en particulier par des liens d'amitié avec Fehrat Hached, le leader syndicaliste de l'UGTT (l'Union générale des travailleurs tunisiens).
Quel rôle ? Quelles missions Aïssat Idir attribuait-il à l'UGTA ?
L'histoire purement politique de la lutte de Libération nationale algérienne est sans aucun doute liée à celle des travailleurs et à celle du syndicalisme algérien. Grâce à l'UGTA, le Front de libération nationale (FLN) bénéficia d'une influence directe sur les travailleurs mobilisés sur leurs lieux de travail. En structurant ce mouvement, Aïssat Idir avait non seulement pour objectif de répondre aux revendications légitimes de tous les Algériens, indigènes compris, mais aussi de promouvoir la dimension politique de l'action ouvrière.
Quels étaient les liens de Aïssat Idir avec Abane Ramdane ? Et avec les autres dirigeants du FLN ?
Aïssat Idir était un grand ami de Abane Ramdane. Il travaillait avec lui et avec les autres dirigeants du FLN pour mener un même combat, celui de l'indépendance de l'Algérie !
Votre famille n'a-t-elle pas intenté d'action en justice pour que la vérité sur les circonstances de la mort d'Aïssat Idir soit établie ?
La Confédération internationale des syndicats libres(CISL) a contraint le gouvernement français en 1959 à faire une enquête judiciaire sur les circonstances de sa mort qui aboutit à un non-lieu. Depuis les accords d'Evian, grâce à l'amnistie, on ne peut pas retourner en arrière.
Attendez-vous de l'Etat français des excuses pour les tortures et le supplice subis par votre frère ?
Je n'attends rien de l'Etat français. Seul le gouvernement algérien peut agir, et je dois vous avouer que je ne peux toujours pas pardonner aux tortionnaires le supplice qu'ils ont fait subir à mon frère, Aïssat Idir.
Comment avez-vous réagi à la polémique sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005 ?
C'est une aberration dans sa formulation. Je l'ai écrit : la colonisation est un crime ! La torture aussi !


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