Le comité du village El Hammam dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, en collaboration avec la direction de wilaya de la culture, a décidé de rendre hommage au regretté chanteur H'Sen Mezani, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de l'artiste, fêtée chaque année le 8 juin, apprend-on du président du syndicat national des artistes (SNAA), Rabah Ouferhat. Cet hommage sera organisé à la mémoire du poète qui a chanté pour son pays, notamment en 1956 – 1957. Pour s'adonner à son art de prédilection, c'est tout jeune que H'sen Mezani a bricolé un instrument de musique à l'aide d'un bidon, d'une planche et des fils de fer. Dès l'adolescence, il rejoint son frère à Alger où exercera comme boulanger, avant de rencontrer des chanteurs du chaâbi, notamment Dahmane El Harrachi et Hadj M'hammed El Anka. En 1941, à 19 ans, il émigra en France où il réussit à être l'un des artistes représentatifs de la chanson algérienne de l'exil, en enregistrant ses succès chez Pathé Marconi et Safy. La période de la guerre de la libération le contraignit à survivre dans des petits métiers à Paris, où il s'y maria. En 1971, soit un quart de siècle sans revoir son pays, H'sen Mezani rejoint son village natal où il finira ses jours dans le dénuement. Le regretté artiste laissera un répertoire de chansons inspirées notamment de la précarité et des conditions de l'exil, beaucoup appréciées par le public. «A yelis n'cherif» (Ô fille de Cherif), enregistrée en 1956, est l'une de ses meilleures chansons dans laquelle il décrit par métaphores la résistance de son pays contre la colonisation française. Cette chanson coûtera même à H'Sen Mezani des démêlées avec les services de la police française. Dans le cadre de cet hommage, le comité de son village a restauré en marbre la tombe du chanteur avec une épitaphe en amazigh retraçant sa biographie.Né le 5 mai 1922, H'Sen Mezani est décédé le 24 septembre en 1985 à l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen des suites d'une longue maladie.