Les 30 travailleurs de la société de production du béton moderne (SPDBM), sise dans la ville de Bouira, sont en grève depuis plus de 6 mois. Ils réclament la prise en charge à partir de janvier 2011 de l'intégralité des droits des travailleurs, ainsi que la réintégration des employés licenciés après la fusion de leur entreprise avec le groupe SOGECOR. Parmi les travailleurs touchés par le licenciement figurent des éléments ayant une expérience allant de 12 à 24 ans. Du jour au lendemain, ces derniers se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, ne sachant plus quelle autorité interpeller. Dans leur requête, les travailleurs grévistes, considérant les licenciements «abusifs», revendiquent aussi les versements des arriérés de salaires remontant à janvier 2010 et la reconnaissance de leur section syndicale, élue légitimement à la SPDBM. Au lieu d'aller vers l'apaisement suite à ce mouvement qui perdure depuis des mois, l'administration a en revanche intenté plusieurs actions en justice contre les travailleurs. Néanmoins, dans son verdict, le tribunal a plutôt donné gain de cause aux grévistes, estimant «légitimes» leurs revendications. Mais au moment où la direction de l'entreprise promet la réintégration des employés concernés à partir du 8 mars dernier, la réalité sur le terrain s'est avérée tout autre. En effet, lors d'une assemblée récemment à Alger entre la direction de la SPDBM, la section syndicale et la direction du groupe SOGECOR, un huissier de justice est venu distribuer des décisions de radiation contre des travailleurs grévistes, nous a-t-on confié. Adressant une «mise en demeure» à l'administration de l'entreprise, l'Inspection du travail, saisie par les employés, estime que «tout licenciement peut être considéré comme une violation de la loi et passible de poursuites judiciaires».