Depuis le 2 avril dernier, quatre employés de l'Entreprise de Gestion des Services Aéroportuaires (EGSA) ont entrepris une grève de la faim. Ils demandent la «réintégration de leurs collègues licenciés et la remise en place du bureau du syndicat voté le 18 janvier 2012». C'est à cette date, lors de l'élection du bureau du syndicat de l'entreprise, que l'affaire a commencé. «La direction n'a pas accepté les résultats et a commencé ses intimidations envers les travailleurs», nous dira un des grévistes. L'Union de wilaya de l'UGTA n'est pas en reste et est accusée de «complicité» avec la direction. Ainsi, une lettre datée du 29 janvier 2012 stipule que l'EGSA étant une «mono-entreprise», le syndicat d'entreprise n'a aucune légitimité et seule la section syndicale au niveau de l'Unité d'Oran suffit. Refusant cet état de fait et considérant la section locale comme étant «proche de la direction», un des grévistes membre du bureau du syndicat décide d'appeler à une assemblée générale pour le 01er mars. Et c'est à ce moment que les intimidation ont réellement commencé». Deux employés reçoivent des décisions de suspension et finissent par être licenciés. «On voulait simplement faire peur aux employés pour qu'ils n'assistent pas à l'assemblée générale». Ce que déplorent surtout les grévistes c'est le non-respect des procédures légales de licenciements puisque «non seulement la décision de suspension a été transmise par le biais d'un collègue alors qu'elle devrait être transmise en mains propres, mais, en plus, le motif de la suspension et du licenciement qui a fait suite ne sont pas les mêmes». La direction de l'EGSA a rejeté les accusations d'intimidations et évoque une lettre de la Fédération des Transports de l'UGTA, qui annonce la radiation d'un des membres élus le 18 janvier dernier, annulant l'élection des représentants et demandant l'organisation de nouvelles élections. «C'est un problème syndico-syndical, la direction n'a rien à voir dans cette affaire, si l'UGTA annule les élections ou juge que l'EGSA n'a besoin que d'une section locale, c'est son affaire ! ». A propos de l'assemblée générale, la direction répond que «seul le secrétaire général du syndicat peut appeler à une AG. Cette condition n'étant pas remplie, nous n'avons intimidé personne, nous avons simplement refusé d'autoriser cette AG». La direction ajoute que les voies de recours ne sont pas épuisées et appelle les grévistes à soumettre leurs problèmes à l'inspection du travail et à la justice.