Qui croire ? C'est la question que l'on est tenté de se poser après les informations contradictoires ayant circulé ces derniers jours à propos de l'usine Renault qui doit être implantée en Algérie, plus précisément à la zone industrielle de Bellara, dans la wilaya de Jijel. En fin de semaine écoulée, le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion des investissements, avait soutenu que le constructeur automobile français considérait que le lieu proposé est loin du bassin d'emplois et n'offre pas les opportunités nécessaires, et que la main-d'œuvre qualifiée ne peut être trouvée que dans les régions d'Alger et d'Oran. Le ministre avait expliqué que le choix – souverain et logique – du gouvernement d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel, est dicté par la nécessité de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. Vendredi dernier, l'agence Reuters a annoncé pour sa part que «Renault pourrait signer début mai un accord pour construire une usine en Algérie », citant une source sous couvert de l'anonymat. Cette nouvelle information – si elle se confirme – rassure autant qu'elle suscite de craintes. Si le projet est maintenu dans la zone de Bellara, les citoyens de la région ne peuvent que s'en féliciter après des décennies d'attente. Par contre, si le projet est transféré dans une autre région, comme le suggèrent «les nouveaux patrons de l'aménagement du territoire national» de Renault, le coup de massue sera durement ressenti par la population locale. Cela d'autant que les arguments avancés par le constructeur français, ne semble convaincre personne dans une wilaya qui a fourni, par le passé, une importante main-d'œuvre à l'industrie française. Le rejet de l'argumentaire, est par ailleurs justifié par la proximité de Constantine (moins de 80 km d'El Milia), une wilaya spécialisée dans l'industrie mécanique avec ses usines de fabrication d'engins de travaux publics, moteurs, compresseurs, compacteurs et tracteurs agricoles. Certains n'hésitent pas à poser la question de ce qu'aurait été Hassi Messaoud si de tels motifs avaient été pris en considération ?