Le jeune Tarik Mameri, arrêté par la police mardi dernier dans la soirée, a été relâché hier. Son procès aura lieu le 30 mai. Contacté par nos soins, maître Sidhoum, l'avocat constitué dans cette affaire, a déclaré que «Tarik sera poursuivi pour quatre chefs d'inculpation». Cette poursuite intervient suite à la diffusion de vidéos le montrant en train d'exprimer son avis sur les élections législatives. Les chefs d'inculpation sont «destruction des biens d'autrui et de documents officiels». Pour ces deux premières accusations, le jeune chômeur va s'expliquer par rapport à la dégradation des panneaux d'affichage placés dans le cadre de la campagne électorale et la destruction de sa carte électorale dans la mesure où le jeune réfute l'idée d'aller voter. Deux autres chefs d'inculpation ont été retenus par le juge d'instruction, à savoir «incitation à l'attroupement et outrage à corps constitué». Maître Sidhoum s'est félicité de la décision du relâchement de son client. Il s'est montré tout de même inquiet quant au rétrécissement du champ des libertés, notamment le droit à l'expression d'un point de vue autre que le discours officiel. La famille de Tarik, quant à elle, se refuse à tout commentaire. Faut-il préciser que l'APC de Sidi M'hamed s'est constituée partie civile dans cette affaire ; elle est représentée par son président, M. Bourouina. La défense de l'accusé sera assurée par le Réseau des avocats algériens pour la défense des droits de l'homme (RADDH). Pour rappel, Tarik Mameri a été arrêté dans son quartier mardi soir. D'après Yacine Zaïd, militant des droits de l'homme, il avait été embarqué par des policiers en civil venus à bord d'un véhicule de type Caddy.