C'est avec nostalgie que fut évoqué le passé de ce quartier mythique d'Alger. Un café littéraire à La Casbah, consacré à La Casbah ! On n'aurait pu imaginer meilleur scénario, samedi après-midi, au palais El Minzah, où Kader Benamara, enfant de La Casbah et adopté par la ville de Vienne en Autriche, présentait son nouvel ouvrage Eclats de soleil et d'amertume, paru cette semaine aux éditions Barkat. Dans la salle qui s'est avérée exiguë, beaucoup de monde, dont l'ambassadrice d'Autriche à Alger, ainsi que Réda Bestandji, commandeur des Scouts dont il est le doyen, l'ancien ministre Laïchoubi, Amine Zaoui et Corinne Chevalier. Le ton est donné par le professeur écrivain, Kaddour M'hamsadji, modérateur et auteur de la préface du livre, qui a évoqué avec nostalgie le passé de La Casbah, qui n'est pas seulement constituée de vestiges et de pierres, mais qui est en fait un état d'esprit et un mode de vie, dans une formidable symbiose. Lui-même auteur de plusieurs livres consacrés notamment au patrimoine culturel et civilisationnel, dont une bonne partie consacrée à la vieille et éternelle citadelle, l'éminent écrivain et historien a dirigé les débats avec doigté. Kader Benamara, qui a quitté La Casbah à la fleur de l'âge pour aller étudier et exercer aux Etats-Unis avant de s'installer en Autriche, a résumé son livre en répondant avec la franchise et la sincérité qui sont les siennes aux nombreuses questions soulevées par l'assistance et qui ont pratiquement toutes trait à la préservation de ce lieu mythique que certains ont condamné inexorablement. «La Casbah vit encore grâce à nous qui y vivons comme autrefois. Nous nous y sentons bien et rien n'indique que nous avons changé nos coutumes que nous défendons comme la prunelle de nos yeux. Bien sûr, il y a une évolution incontestable des mœurs et des attitudes, mais le fond est sauvegardé», s'est exclamée une habitante du quartier qui dit «préférer être optimiste malgré les vicissitudes du temps». D'autres interventions, tout aussi intéressantes les unes que les autres, ont marqué cette conviviale rencontre, à l'issue de laquelle le maître de cérémonie, Kader Benamara en l'occurrence, se plia à l'exercice de la dédicace de son livre. C'est une rencontre réussie, témoignent les participants, à la grande joie des organisateurs, à leur tête Lounis Aït Aoudia, président de l'association Les Amis de la Rampe Louni Arezki, à l'origine de cette louable initiative… Assurément, samedi à La Casbah, il y avait plus de soleil que d'amertume…