L'Unpef a estimé le nombre des travailleurs ayant assisté à ce rassemblement à 3000. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a décidé de geler la grève illimitée entamée le 29 avril dernier pour des revendications liées à la révision de la dernière mouture du statut régissant les travailleurs du secteur de l'éducation. «L'Unpef a décidé de geler momentanément son mouvement de protestation. Après la tenue des élections législatives, les instances du syndicat se prononceront sur la reprise ou non de la grève. Le conseil national se réunira à cet effet», a expliqué hier Messaoud Amraoui, chargé de la communication de ce syndicat. Avant de rendre publique cette décision, l'Unpef a tenu un sit-in devant son siège. Le syndicat estime le nombre des travailleurs ayant assisté à ce rassemblement à 3000. «Des dizaines de personnes ont été empêchées par la police de rejoindre les protestataires. Des travailleurs venus d'autres wilayas ont été refoulés. Ils ont été obligés de rebrousser chemin à partir des gares d'El Harrach et du Caroubier», explique la porte-parole du syndicat, qui dénonce «l'arrestation arbitraire de syndicalistes au niveau de plusieurs postes de police de la capitale. Ces éléments n'ont été relâchés qu'en fin de journée». Le rassemblement a été tenu au niveau de la rue Mohamed Mada. Un dispositif policier veillait à ce que la manifestation ne déborde pas sur les autres rues menant vers la place du 1er Mai. Venus de plusieurs wilayas, les représentants syndicaux ont scandé leurs revendications relatives à l'intégration de tous les corps communs et la réhabilitation des enseignants exclus des dispositions de la dernière version du statut adopté par le département de Benbouzid, jugé par le l'Unpef comme étant «discriminatoire» et «favorisant certaines catégories d'enseignants au détriment de ceux du moyen et du primaire et excluant plusieurs autres catégories de fonctionnaires du secteur». Les banderoles et autres affiches appelaient à la réintégration de tous les corps communs et «la promulgation d'un texte plus équitable en gelant le projet de texte portant sur l'amendement du statut de 2008». Les protestataires estiment que plus de 80 000 enseignants sont exclus de la promotion selon les modalités fixées dans le nouveau statut. «Ce texte, qui a été réalisé sans prendre en compte les propositions des syndicats autonomes ayant pourtant été invités aux réunions de négociation, favorise les nouvelles recrues titulaires de licences d'enseignement et ignore complètement les anciens professeurs qui ont de l'expérience mais qui ne sont pas diplômés du secteur. Ce texte les condamne à attendre passivement la retraite sans ouvrir le droit aux avantages de la promotion dans les catégories de professeur formateur ou de professeur principal. Plus de 80 000 enseignants sont concernés par ce problème et réclament aujourd'hui justice», explique un enseignant. Les protestataires dénoncent également «l'exclusion des corps communs et autres catégories de fonctionnaires du secteur». L'Unpef lance par ailleurs un appel au président de la République pour intervenir. «Le gouvernement est vacant en raison de la préparation des élections. C'est au premier magistrat du pays d'intervenir pour mettre fin à ce pourrissement. Le président est déjà intervenu pour la révision du régime indemnitaire et pour la gestion des œuvres sociales. Nous attendons aussi sa décision pour le statut des travailleurs de l'éducation», rappelle Sadek Ziri, président de l'Unpef.