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Ouargla : les chômeurs disent non
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Publié dans El Watan le 12 - 05 - 2012

Même si on ne se bouscule pas devant les urnes, l'affluence va tout de même crescendo.
«Les gens du Sud votent généralement tôt le matin du fait des conditions climatiques», explique Youcef venu voter avec sa compagne. «Je n'ai voté pour aucun candidat. J'ai mis un bulletin blanc dans l'urne», dit-il, persuadé que les futurs députés ne feront pas mieux que leurs prédécesseurs. «C'est uniquement pour avoir la mention ‘'a voté'' que j'ai fait le déplacement, sinon je serais resté à la maison», ajoute-t-il, avec un petit sourire mélancolique. Contrairement à l'ambiance bon enfant qui prévaut dans cette cité «calme» du centre-ville de Ouargla, l'atmosphère est plutôt agitée dans les quartiers de M'khadma, Soukra et ceux de la commune de Rouissat où des «irrégularités» sont signalées depuis le début des opérations de vote. Non loin de la gare routière de Ouargla, le siège de la Commission de wilaya de surveillance des élections législatives (Cwissel) est en effervescence. Des représentants de partis politiques, membres de la commission, font état de dépassements, «sans grande gravité», tempère cependant M. Lakhdari, président de la Cwissel. Deux heures et demie après le début du scrutin, 10 756 électeurs ont déjà voté, soit un taux de participation de 4,06%, selon M. Hadjaj, chargé de la communication à la wilaya.
Dans bon nombre de bureaux de vote du Grand-Ouargla, nous croisons peu de jeunes. Rares sont ceux qui se sont rendus aux urnes en cette matinée du 10 mai. «Choumara (les chômeurs) n'y pensent même pas», affirme Tahar Belabes (31 ans), coordinateur national et porte-parole du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Attablé dans un vieux café de Souk Lahjar, principale place commerçante de la ville, Tahar ne voit pas d'un bon œil ces élections. «Ces élections ne ressemblent pas aux autres, certes, vu le contexte politique, mais elles s'inscrivent toujours dans la même logique du pouvoir. C'est une nouvelle manœuvre du régime pour retarder l'alternance politique et éviter la rupture», fait-il remarquer, tout en sirotant son café. Il estime que les futurs députés seront incapables d'apporter des réponses durables à l'épineux problème du chômage, notamment dans les régions sud du pays où continuent à sévir les sociétés de sous-traitance qui imposent leurs propres règles dans un marché du travail complètement déréglé. Malgré les mouvements de protestation cycliques, le nombre inquiétant de suicides et le mal-vivre qui ronge des pans entiers de la société, «les responsables continuent à faire croire que la solution consiste à aller voter», s'emporte-t-il.
Et d'ajouter : «C'est faux ! La solution ne viendra pas de ceux qui ont démocratisé la dilapidation des deniers publics, ni de ceux qu'ils sponsorisent en vue de garnir l'hémicycle de l'APN.» Pour Tahar, l'immense majorité des abstentionnistes à Ouargla (55,09%, selon les chiffres officiels communiqués vendredi 11 mai) est constituée de chômeurs et d'employés en situation précaire, qui n'accordent pas un grand crédit au discours politique ambiant. Abdeljelil, la trentaine, garde, lui, l'espoir. Observant un sit-in, depuis plus d'un mois, avec neuf autres sans-emploi, à Houadh Benkahla (45 km à l'ouest de Ouargla), il dit avoir voté dans l'espoir que «les futurs élus de Ouargla prennent en charge leurs doléances, une fois installés au palais Zighoud Youcef». A l'école Bounoua Bouhafs, dans le quartier Guerbouze, où cinq jeunes se sont suicidés par pendaison entre 2001 et 2011, le taux de participation au scrutin est légèrement en hausse par rapport à celui de 2007.
Dans ce quartier, qui a connu, il y a moins de deux semaines, une nouvelle tentative de suicide, les gens ont surtout voté pour des considérations «tribales», mais également grâce à la «générosité» de certains candidats. Dans la cour de cette école, à l'heure du dépouillement, chacun y va de sa petite histoire, de sa petite anecdote, sur des élections qui vraisemblablement ont coûté cher aux candidats en lice. Benchouiha Sayeh, 27 ans, reconnaît avoir reçu un carnet de bons d'essence pour voter en faveur d'un des candidats, «mais après mûre réflexion, j'ai voté à blanc», dit-il. «Des candidats n'ont pas hésité à offrir argent et cartes de recharge à des chômeurs qui, une fois dans l'isoloir, ont glissé des enveloppes vides», assure Tahar Belabes, le regard amusé sous sa casquette à l'effigie du Barça.


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