Des dizaines de chômeurs se sont rassemblés lundi devant le tribunal de Ouargla pour réclamer la libération de Hamza Ziouane et Aldjia Adel, deux jeunes chômeurs emprisonnés depuis bientôt quatre mois après avoir tenté de se suicider devant une caserne des forces de police. « Ya lel'ar, choumara fi tribunal » (Honte à vous, des chômeurs devant un tribunal), « Nous sommes des Algériens et non pas des Israéliens », « Arrêtez de nous jeter en prison », tels sont les cris enragés avec lesquels des jeunes chômeurs à Ouargla ont ébranlé la tranquillité des allées de la cour de justice de cette ville saharienne, riche en pétrole, située à plus de 800 Km d'Alger. Une nouvelle fois, les chômeurs de Ouargla ont décidé de se mobiliser pour réclamer qu'on respecte leur dignité. « Nos camarades sont en prison depuis plusieurs mois. Pourquoi on les emprisonne ? Tenter de se suicider est-il un crime puni par la loi ? Au lieu de comprendre leur détresse, les autorités s'acharnent sur eux et les condamnent à la prison », s'indigne Tahar Bellabes, coordinateur national au Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Il est à signaler d'autre part que les chômeurs de Ouargla ont tenu à réagir lundi aux déclarations du directeur de l'Agence Nationale de l'Emploi (ANEM), Tahar Challal, lequel a assuré dimanche sur les ondes de la radio Chaîne III que des enquêtes seront diligentées par l'inspection de Travail à l'encontre des entreprises de sous-traitance de la région de Ouargla qui violent la loi sur le contrôle de l'emploi. Ces entreprises qui font de la sous-traitance de certains services, notamment le recrutement du personnel, pour le compte de grandes mutlinationales installées à Hassi Messaoud, sont accusées par les jeunes chômeurs de graves violations de la législation du travail. Ainsi, pour Tahar Bellabes, « les promesses de l'ANEM ne sont pas nouvelles » ! « Il y a deux mois, les services du ministère du Travail se sont engagés à mettre en place une brigade spéciale qui contrôlera ces entreprises de recrutement. Mais jusqu'à ce jour, rien n'a été fait sur le terrain », indique notre interlocuteur. « Nous avons revendiqué depuis longtemps la mise en oeuvre d'une commission d'enquête composée d'individus réputés pour leur honnêteté. Nous ne faisons nullement confiance au ministère du Travail qui s'est distingué depuis toujours par de graves négligences », poursuit encore Tahar Bellabes qui précise au passage que les gérants de ces entreprises de sous-traitance sont connus à Ouargla. « Il y a même des députés et des militaires haut gradés qui se sont lancés dans ce business au détriment des droits fondamentaux des chômeurs de la région », dénonce-t-il en dernier lieu. Abderrahmane Semmar Lectures: