Un atelier de deux jours sur le développement de l'écotourisme au Parc national de Taza (Jijel) les 15 et 16 mai, l'ouverture avant-hier à Alger du 13e Sitev (Salon du tourisme) et la célébration les 12 et 13 mai de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs organisée par la CMS (convention de Berlin sur les oiseaux migrateurs) et l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), deux traités intergouvernementaux du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) auxquels l'Algérie a souscrit. Trois événements qui placent les oiseaux au cœur d'un développement d'un tourisme culturel, de qualité, enrichissant, écologique, durable et rentable. En 2011, le service de la faune et de la pêche des USA a annoncé le chiffre de 32 milliards de dollars engrangés par les observateurs d'oiseaux uniquement aux Etats-Unis. En écosse, la célèbre Royal Society of the Protection of the Birds (RSPB) a déclaré que les touristes qui souhaitaient voir des Pygargues à queue blanche (vautours qui étaient présents en grand nombre en Algérie) dépensaient jusqu'à 12 millions de dollars rien qu'à Mull, l'une des îles Hébrides à l'ouest du pays et beaucoup moins grande que le Parc national d'El Kala célèbre pour l'exceptionnelle richesse de son avifaune, surtout les oiseaux d'eau migrateurs. Les Babors, au nord de Sétif, et la forêt du Gerrouche, dans le PN de Taza, abritent la sitelle kabyle, une espèce unique, endémiques que tous les «birders» ou «twitchers» du monde rêvent de voir et de cocher sur leur carnet. Beaucoup de touristes et observateurs de la nature ont tenté l'expérience en Algérie. Ils ont été éblouis par les paysages et les espèces encore visibles, mais terriblement déçus par les conditions d'accueil bien que la plupart ne soient pas très exigeants. Retirer sa paire de jumelles personnelle à un observateur qui descend de l'avion avec plein de rêves dans la tête, c'est un coup de poignard dont il racontera les détails à son retour et les professionnels savent que le bouche-à-oreille est mille fois plus efficace que la meilleure des publicités. L'Algérie a encore des atouts considérables. Des centaines de zones humides encore inexplorées et des massifs forestiers qui ont miraculeusement échappé à la destruction totale, mais dangereusement menacés pas une toile d'infrastructures, surtout routières, qui s'étend sans discernement, au gré des marchés publics qu'elle génère et de leurs substantiels revenus. L'exemple le plus marquant est celui de l'autoroute Est-Ouest qui a traversé les zones humides et les forêts du Parc national d'El Kala. Le tourisme de découverte, le tourisme vert, le tourisme responsable ou encore l'écotourisme, ne sont pas une mode. C'est un art de vivre et une économie en pleine expansion qui ne s'accommode pas de discours creux des grandes messes. En Algérie, pour lui donner ses chances ou du moins les préserver pour les générations futures, il suffirait d'appliquer pour tous et sans exclusive la loi, toute la loi et rien que la loi.