Le sommet du G8 s'est concentré, hier à Camp David, aux Etats-Unis, sur la crise de la dette dans la zone euro, un dossier qui divise les partisans de plus de relance et ceux de la rigueur, sur fond de graves inquiétudes pour la Grèce. Plusieurs dirigeants du G8 se sont ainsi prononcés en faveur d'un changement de politique pour résoudre la crise de la dette en Europe. Afin d'éviter une sortie de la Grèce de la zone euro et une contagion au reste de l'économie mondiale, les dirigeants du G8 ont plaidé pour une stratégie de relance.Donnant le ton de ce sommet, le président Barack Obama, comme le rapportent plusieurs agences de presse, «s'est aligné sur la proposition de François Hollande, favorable à des mesures d'incitation à la croissance face à l'austérité prônée par la chancelière allemande, Angela Merkel, qui est apparue isolée». Selon les analystes, cette position du chef de l'Etat américain reflète «l'inquiétude de la Maison-Blanche de voir la crise européenne affecter la timide reprise économique aux Etats-Unis et menacer la candidature d'Obama pour un second mandat en novembre». Le président américain s'est accordé avec son homologue français sur le fait que «la lutte contre la crise de la zone euro est un problème d'une extraordinaire importance, non seulement pour les Européens, mais aussi pour l'économie mondiale». «Nous attendons une discussion fructueuse avec les autres dirigeants du G8 sur la façon dont nous pouvons parvenir à une approche responsable qui soit couplée avec un programme de croissance forte», a-t-il ajouté. Pour sa part, Angela Merkel, qui plaide, au contraire, pour une forte discipline fiscale afin de réduire le niveau de la dette, semblait assurée de se retrouver plus isolée que jamais à Camp David. Selon un communiqué que l'agence Reuters a pu consulter, il est prévu que les dirigeants du G8 appellent à la nécessité «de créer de la croissance et des emplois». «L'Allemagne est presque complètement isolée», a déclaré Domenico Lombardi, ancien responsable du Fonds monétaire international. Alors qu'elle avait le dessus lorsqu'il s'agissait de contrôler la dette, «il est maintenant clair que la Grèce est devenue une crise systémique», et que ce doit être maintenant le centre des débats, a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre britannique, David Cameron, a appelé les pays de l'Eurogroupe à une action décisive, estimant que les Grecs devaient «décider» s'ils voulaient rester dans la zone euro. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré un peu plus tôt que «les plaies causées par la crise financière n'étaient toujours pas pansées». «L'Europe prend conscience du besoin de combiner l'assainissement budgétaire avec la réforme structurelle et l'investissement», a-t-il dit, ajoutant que la Grèce devait rester dans la zone euro.