Le congrès du mouvement européen international, qui s'est tenu du 24 au 26 février à l'hôtel El Aurassi, s'est achevé sur un sentiment de satisfaction perceptible aussi bien chez les organisateurs de cette importante rencontre qui a drainé pas moins de 400 personnes en provenance des pays des deux rives de la Méditerranée, que chez les congressistes qui sont parvenus à mettre à l'actif du mouvement une déclaration de politique générale (la déclaration d'Alger) qui définit clairement les pourtours d'une vision commune aux sociétés civiles des pays concernés. Cette déclaration est venue au terme d'intenses débats au niveau d'une dizaine d'ateliers traitant de problématiques centrales diverses. Les thématiques migration, formation et culture ont suscité un intérêt particulier au vu des enjeux et défis qu'ils véhiculent. De par le sérieux de l'organisation et le niveau élevé des débats, il y a lieu d'espérer que cette première sortie du mouvement européen international dans un pays de la rive sud constitue un grand pas dans le sens de la prise en compte des préoccupations majeures des pays du Sud. L'idée d'une Algérie confortée dans ses efforts de développement par ses partenaires du Nord pour trouver en commun des solutions aux problèmes de l'Afrique subsaharienne a d'ores et déjà germé pour, espérons-le, prendre un contenu plus concret dans les toutes prochaines années. De la déclaration d'Alger qui balise les actions futures on retiendra neuf recommandations toutes issues des travaux en ateliers, consistant à promouvoir une information favorisant le dialogue et la connaissance des différentes cultures, une éducation équitable et interculturelle, à favoriser la formation professionnelle et les échanges universitaires, à mieux prendre en charge l'emploi et la promotion des investissements tant Nord-Sud que Sud-Sud. Les questions migratoires qui ont suscité de chauds débats sont abordées pour la première fois, sous l'angle du respect des droits de l'homme en rejetant les engagements contractuels favorisant la mobilité des personnes. La contribution du congrès du mouvement européen international au renforcement du processus de renforcement de la démocratie dans les pays du sud de la Méditerranée est clairement exprimée à travers les trois dernières résolutions de la déclaration d'Alger qui recommande on ne peut plus clairement de promouvoir la participation active de la société civile au processus politique et décisionnel, l'appropriation en tant que principe essentiel de toute coopération et bien entendu le dialogue entre citoyennes et citoyens de la région euroméditerranéenne porteur de valeurs et de cultures différentes. Un comité de suivi a été créé à l'issue du congrès à l'effet de veiller à la mise en œuvre de la déclaration d'Alger qui balise le nouveau cadre du dialogue Nord-Sud méditerranéen.