La visite de Roh Moo-Hyun marque un tournant après celle effectuée par le président Bouteflika en Corée du Sud en décembre 2003. La Corée du Sud, considérée comme un exemple à suivre en termes de croissance économique, pourra profiter de la visite du président Roh pour entamer des discussions concernant la stabilisation de l'offre en énergie ainsi que les grands projets de construction d'infrastructures pouvant intéresser des entreprises coréennes. Les relations diplomatiques ont été couronnées par l'installation du comité coréano-algérien de coopération économique, du comité de la consultation politique ainsi que d'autres institutions intergouvernementales. Parmi les sujets principaux à l'ordre du jour de la visite d'Etat du président Roh figurent la signature de deux traités, l'un pour l'entraide judiciaire en matière pénale, l'autre pour l'extradition des criminels. Les échanges en cours au niveau des collectivités locales et des instituts de recherche font preuve de dynamisme et contribuent ainsi à renforcer l'amitié entre les deux pays. Une entente de partenariat a été signée entre l'Université maritime de Corée et l'Institut supérieur maritime d'Algérie. Lors de la visite de M. Roh, un accord sera signé entre la ville d'Alger et celle de Daejeon. Les maires des deux villes signeront un accord de jumelage pour accélérer la collaboration dans les domaines informatique et énergétique. dans le domaine commercial, l'Algérie est le 5e partenaire de la Corée parmi les pays africains. Les produits coréens essentiellement présents sur le marché algérien sont les automobiles, les téléphones mobiles, les produits électroménagers et les machines-outils. La tendance actuelle du prix du pétrole a fait bondir les importations coréennes dans plusieurs domaines. Il est prévu l'arrivée d'autres produits coréens sur le marché algérien. En novembre 2005, la Corée totalisait 5 projets d'investissement en Algérie pour un montant de 340 millions de dollars. Selon les estimations, le volume d'investissement va augmenter durant l'actuelle période du plan quinquennal de développement économique (2005-2009). Les firmes coréennes comptent s'impliquer essentiellement dans les secteurs de la pétrochimie, de la sidérurgie et de la production d'engrais, secteurs proposés à la privatisation par le gouvernement algérien. La Corée vise, également, à prendre une place de choix après le lancement des appels d'offres pour la construction d'autoroutes, de barrages, de lignes de chemins de fer, de logements, d'installations portuaires et d'aéroports. Dans la coopération, on peut citer la formation de stagiaires algériens en Corée et le soutien apporté à la création de centres de formation professionnelle, projet démarré en 2004 et devant s'achever d'ici la fin de l'année, soit une initiative qui contribue considérablement à former la main-d'œuvre algérienne. Des projets d'accord ont, aussi, été signés entre l'Université Kyunghee et l'Université d'Alger, l'Université Naeje et l'Université de Tiaret, l'Université Hannam et l'Université de Blida, ce qui laisse refléter le dynamisme des échanges au niveau de la recherche universitaire. La Corée vise, également, à participer aux grands projets énergétiques de l'Algérie, non seulement en vue de diversifier ses importations mais aussi pour faire de l'Algérie une tête de pont afin de pénétrer de façon significative le marché nord-africain de l'énergie.