Invité par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le président sud-coréen, Roh Moo-Hyun, sera à Alger le 11 mars prochain pour une visite d'Etat de trois jours. Au programme : un sommet entre les deux chefs d'Etat et un forum auquel participeront des hommes d'affaires des deux pays. Selon un document rendu public par l'ambassade de la Corée du sud en Algérie, cette visite du président Roh Moo-Hyun se situe “dans le cadre de la diplomatie déployée par Séoul vis-à-vis de l'Afrique”. Mais il n'y a pas que la diplomatie qui fait courir les coréens. Ils le disent clairement, la venue du président Roh, chez nous, apportera à la Corée “la précieuse opportunité de consolider avec l'Algérie des relations stratégiques vu ses ressources naturelles importantes”. La visite constitue un événement significatif d'autant plus que “l'Algérie occupe la 14e place mondiale en matière de réserves de pétrole et la 5e pour celles de gaz naturel”, indique le document de l'ambassade sud-coréenne à Alger qui ne perd pas de vue également “l'actuel plan quinquennal algérien qui représente un budget de 60 milliards de dollars”. La Corée, souligne, en effet, la même source, “pourra profiter de la visite du président Roh pour entamer des discussions concernant la stabilisation de l'offre en énergie, ainsi que les grands projets de construction d'infrastructures pouvant intéresser des entreprises coréennes”. Si l'Algérie est dotée “du plus fort potentiel parmi les pays du Maghreb avec un PIB relativement élevé (76 milliards de dollars), une population assez importante de 33 millions d'habitants, d'abondantes réserves de pétrole et d'autres ressources naturelles, elle représente aussi un emplacement géostratégique la plaçant au carrefour du Moyen-Orient, de l'Afrique et de l'Europe, chose qui fait d'elle un lieu idéal pour les exportations et les investissements”, lit-on encore dans le document de l'ambassade. “L'entrée en vigueur, le 1er septembre dernier, de l'accord d'association avec l'Union européenne, conjuguée aux efforts de l'Algérie d'adhérer à l'OMC au cours de l'année 2006, ne fait, affirme la même source, qu'améliorer, de manière tangible, les conditions d'implantation des entreprises étrangères”. Présents déjà sur le marché algérien dans le domaine de l'automobile, la téléphonie mobile, l'électroménager et les machines-outils (un volume d'échange de 595 millions de dollars), les sud-Coréens comptent bien conforter leur position à la lumière, disent-ils, “de l'augmentation du pouvoir d'achat due à la hausse du prix du pétrole qui a récemment fait bondir les importations dans presque tous les domaines”. Investir est aussi le maître mot des entreprises coréennes. En novembre 2005, la Corée totalisait 5 cas d'investissement en Algérie, pour un montant de 340 millions de dollars. Ce n'est pas assez, laisse entendre son ambassade à Alger qui estime que “le volume des investissements va augmenter durant l'actuelle période de plan quinquennal de développement économique”. Les entreprises coréennes, qui convoitent les secteurs de la pétrochimie, de la sidérurgie et la production d'engrais, sont également fort intéressées par “la construction d'autoroutes, de barrages, de lignes de chemin de fer, de logements d'installations portuaires et d'aéroports”. Toutes ces opportunités seront à l'ordre du jour de la visite d'Etat du président coréen en Algérie. SAID Rabia