Il est rentré chez lui cette semaine dans son petit village de l'Aveyron, à 20 km de Rodez, après avoir purgé plusieurs semaines en prison à Alger. « Il », c'est Djelloul Benarioumlil, un Franco-Algérien de 73 ans, acquitté après une erreur judiciaire. Condamné par contumace par un tribunal algérien à 15 ans de prison pour trafic de drogue dans les années 1990, alors qu'il ne le savait même pas, ce retraité a été arrêté le 7 novembre dernier alors qu'il venait rendre visite à son père, gravement malade en Algérie. Après 4 mois de détention, il a été finalement relaxé et blanchi par la cour d'appel. Sa condamnation dans cette affaire criminelle proviendrait de la signature d'un certificat d'hébergement pour une personne impliquée dans un trafic de drogue et d'une falsification de signature sur une carte grise, a expliqué Djillali, un de ses fils. Plus de 300 personnes l'attendaient à son retour à Bozouls, petit village qui a fait la fête durant toute la nuit. « Nous n'aurions jamais pu réussir sans le soutien moral de tous les gens du village et sans le travail de notre avocat Me Jacques Cavanna », a reconnu le fils. Pour l'avocat, « c'était une affaire difficile, mais le bon sens a prévalu, car mon client n'avait aucun lien avec l'affaire incriminée ». Ancien conducteur d'engins, Djelloul va renouer avec son village où il vit depuis plus de 40 ans avec ses passions préférées la pétanque et la belote en tentant d'oublier le véritable cauchemar qu'il a vécu.