Handicapés pour les uns, personnes aux besoins spécifiques pour les autres, les sourds traînent, en plus de cette pathologie, des séquelles psychologiques qui leur rendent la vie difficile. Le programme de prise en charge chirurgicale des enfants atteints de surdité profonde a repris samedi à l'Etablissement hospitalier (EPH) Mohamed Boudiaf de Ouargla, sous la conduite du Dr Mohamed Kamel Abazi, après plusieurs mois de suspension. Huit enfants, dont l'âge varie entre 3 et 12 ans, ont été opérés, en collaboration avec le CHU Mustapha Bacha d'Alger, au service ORL de l'EPH de Ouargla, indique le Dr Abazi. Ces interventions, qui ont duré une heure chacune, se sont déroulées samedi et dimanche derniers, précise-t-il. Selon le Dr Abazi, coordinateur du projet d'implant cochléaire à Ouargla, «il s'agit de la troisième opération du genre après celles effectuées en 2009 et en septembre 2011, ayant permis à une dizaine d'enfants de recouvrer l'ouie et à surmonter leur handicap». Handicapés pour les uns, personnes aux besoins spécifiques pour les autres, les sourds traînent, en plus de cette pathologie, des séquelles psychologiques qui leur rendent la vie difficile. Les implants cochléaires sont la technique par laquelle le bonheur de cette frange de la société peut arriver. L'opération d'implantation nécessite une prise en charge post-opératoire comprenant notamment une rééducation thérapeutique étalée sur plusieurs années et des réglages électroniques mensuels des appareils cochléaires. Les psychologues et autres orthophonistes auront pour mission le réglage de l'appareil et surtout l'apprentissage du langage au patient bénéficiaire de l'intervention. «Il n'y rien de plus beau que le sourire d'un enfant souffrant de surdité profonde, au moment où il quitte le monde du silence qui l'entourait », fait remarquer le Dr Abazi, non sans fierté, lui qui vient d'être élu député à l'APN sur la liste du PNSD. Son mandat parlementaire ne l'empêchera pas de mener à bien le programme de lutte contre la surdité des enfants en bas âge dans les régions du Sud, qui a débuté en janvier 2009, dira-t-il. Ledit programme cible une population atteinte de surdité sévère, souvent issue de mariages consanguins. Il s'inscrit, rappelle-t-il, dans le cadre d'un programme national annuel, initié par le ministère de la Santé. A Ouragla, le programme connaît un taux de réussite de l'ordre de 100%, selon notre interlocuteur. Il prévoit, d'ici la fin de l'année en cours, la réalisation de pas moins de 15 implants cochléaires, L'une de ses patientes originaire de Djamaâ, opérée en 2009, a recouvert non seulement la parole mais maîtrise déjà deux langues étrangères.