Saâd Garboussi et trois autres accusés comparaîtront prochainement, devant le tribunal criminel, dans l'affaire les opposant aux ayants droit du défunt Abdelhaï Beliardouh et au journal El Watan, constitué partie civile, apprend-on de source sûre. De fait, ils ont introduit un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la chambre d'accusation de Tébessa, lequel pourvoi a été déclaré irrecevable par la Cour suprême le 19 avril dernier. Il a fallu presque dix ans pour en arriver là. Comme on le sait, après de nombreuses audiences depuis 2003, la cour de Tébessa avait confirmé, le 7 février 2005, et ce malgré l'appel du parquet et des accusés, le jugement d'incompétence matérielle du tribunal correctionnel du fait que l'affaire relève du criminel. L'on se rappelle qu'avant cela, le représentant du ministère public avait requis l'incompétence du tribunal correctionnel ou, le cas contraire, 2 ans de prison ferme pour chacun des accusés. A remarquer que le principal accusé, Saâd Garboussi, n'avait pas assisté au prononcé du tribunal de peur de faire l'objet d'un mandat de dépôt, comme la loi le permet. Garboussi et les trois autres accusés avaient alors introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême, qui l'avait rejeté le 31 décembre 2008. «A la suite de quoi, la chambre d'accusation a rendu un arrêt en renvoyant les accusés devant le tribunal criminel», nous confirme maître Zoubeir Soudani. De nouveau donc, ils ont introduit un pourvoi en cassation, en vain. A présent, ils doivent répondre de leurs actes, soit les chefs d'inculpation d'«enlèvement et séquestration», devant le tribunal criminel de Tébessa. Un véritable martyre qu'avait vécu le journaliste, qui l'a mené à la mort.