A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la sclérose en plaques (SEP), le laboratoire de recherche en neurosciences de l'université et le service de neurologie de l'hôpital Mustapha Bacha ont organisé, jeudi, une journée d'information sur la maladie, au profit des médecins spécialistes, médecins généralistes, le corps médical et les associations de malades. Outre les aspects liés au diagnostic, à l'exploration et à la prise en charge thérapeutique, les associations de malades ont souligné la nécessité de créer dans les différentes régions du pays des services spécialisés pour la prise en charge des malades qui sont tardivement diagnostiqués et qui arrivent dans les grands services de la capitale à des stades avancés de la maladie. Ainsi, les représentants des associations, venus participer à cette rencontre, ont relevé les difficultés rencontrées justement pour l'accès aux soins, notamment pour l'exploration, où les examens reviennent excessivement cher. Le représentant de l'association des malades atteints de sclérose en plaques de Sétif, Bilal Djiara, a souligné la nécessité d'aménager des services spécialisés dans la prise en charge des personnes atteintes de cette maladie auto-immune chronique. «L'hôpital prend en charge le coût des médicaments, mais pas celui des analyses et autres examens», a précisé M. Djiara, qui estime que le coût de ces prestations, dont l'IRM, sont hors de portée du malade au niveau de la wilaya de Sétif. «Les 400 malades atteints de sclérose en plaques souffrent de complications dues à l'espacement des rendez-vous», a-t-il dit. De son côté, la présidente de l'association de Sidi Bel Abbès a affirmé que nonobstant les efforts consentis par l'équipe médicale de leur hôpital, les 200 malades que compte la wilaya se plaignent des coûts élevés des analyses et examens médicaux. Ces malades, a-t-elle ajouté, suivent un traitement à hôpital de wilaya et bénéficient d'une prise en charge psychologique collective. La SEP, qui débute typiquement entre 20 et 40 ans, est une maladie neurologique auto-immune chronique du système nerveux central. Elle est multifactorielle et ses manifestations cliniques sont liées à une démyélinisation des fibres nerveuses du système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerf optique). De son côté, le Pr Tazir, chef du service neurologie à l'hôpital Mustapha Bacha, a souligné que les pays du Maghreb sont considérés comme des zones de moyenne prévalence. Quant à la prise en charge, il a précisé que ces deux dernières décennies ont vu apparaître des traitements spécifiques de la SEP qui permettent effectivement de freiner la maladie en diminuant le nombre de poussées, retardant ainsi le handicap. Elle estime qu'il reste à développer la prise en charge de la rééducation et faire en sorte qu'il y ait des unités de rééducation spécifiques pour les patients atteints de SEP avec des troubles moteurs qui peuvent régresser grâce à un programme spécifique de rééducation. Pour le Pr Malika Benhalima, chef du service immunologie à l'hôpital Mustapha, dans un contexte de SEP, l'exploration immunologique du LCR est un élément biologique fondamental. Elle met en évidence une synthèse intrathécale d'immunoglobulines G (Ig G ) témoin d'une réaction immunitaire locale. Au niveau du service d'immunologie du CHU Mustapha on utilise la technique d'isoelectrofocalisation, recommandée depuis 1994 par le consensus européen sur la SEP pour la mise en évidence d'un profil oligoclonal des Ig G au niveau du LCR dans le contexte clinique de SEP. Ce profil est le meilleur reflet de la réponse immunitaire du SNC et représente le critère biologique d'aide au diagnostic le plus performant en termes de sensibilité.