La septième législature ne devrait pas être différente de la précédente. Le successeur de Abdelaziz Ziari à la tête de l'Assemblée populaire (APN) est connu depuis hier après-midi. Il s'agit du député FLN Mohamed Larbi Ould Khelifa, 74 ans. Son élection à ce poste s'est faite sans aucune surprise : il était l'unique candidat et a été élu à main levée par les députés du FLN (208) et du RND (68). Une majorité largement suffisante pour assurer la «continuité» à l'APN. Cela donne déjà une idée de ce que sera la nouvelle Assemblée. La septième législature ne devrait pas être différente de la précédente : elle sera à sens unique, d'autant plus que les partis au gouvernement, en dépit de la défection du MSP, détiennent la majorité absolue qui leur permet de faire passer tous les projets de l'Exécutif. Les voix de l'opposition, même si elles seront importantes lors des débats, ne pèseront pas dans le vote des textes de loi, en particulier le projet de révision constitutionnelle devant être présenté, dans les prochains mois, par le président Bouteflika. Le ton est donné. Après l'adoption du rapport de la commission de validation des mandats, le président de la séance, Mohamed Larbi Ould Khelifa, annonce l'ouverture des candidatures au poste de premier responsable de l'APN. Le premier à s'exprimer est un député FLN pour annoncer que son «parti présente et soutient la candidature de Mohamed Larbi Ould Khelifa». Immédiatement, Miloud Chorfi prend la parole au nom des députés RND : «Je ne vais pas présenter ma candidature ; je veux annoncer que le RND soutient le candidat du FLN.» Les jeux sont faits. Il ne reste plus que quelques sursauts d'orgueil aux restes des députés qui n'ont rien à changer à l'issue de l'élection. En l'absence des députés de l'Alliance verte islamique qui se sont retirés dès l'ouverture de la séance, c'est le Parti des travailleurs (PT) qui se positionne en premier. Djelloul Djoudi, qui revient à l'APN après une absence de 5 ans, demande et prend la parole au nom des députés du PT : «Nous ne sommes pas concernés par cette élection et nous allons nous retirer», lance-t-il avant de quitter l'hémicycle en compagnie de son groupe. «Nous nous sommes abstenus lors du vote sur le rapport de la commission de validation des mandats, car les résultats des élections étaient préfabriqués. Et nous nous sommes retirés car nous ne sommes pas concernés par l'élection du président de l'Assemblée», précise-t-il dans une déclaration à la presse. Djoudi Djelloul assure, toutefois, que le PT participera aux travaux de l'Assemblée. Le Front des forces socialistes (FFS) conteste, pour sa part, l'élection du président de l'APN avant «d'apporter des modifications sur le règlement intérieur de l'Assemblée». «Ce règlement a été fait avant nous. Nous n'avons pas participé à son élaboration et il faut qu'il soit révisé pour mettre en place de nouveaux mécanismes», précise Amarouche Belkacem, député du FFS de l'émigration (zone 4). «Ce genre de réaction est demandé et respecté. Mais la révision du règlement intérieur sera prise en charge ultérieurement, conformément à la loi en vigueur», rétorque Mohamed Larbi Ould Khelifa. Une réponse qui n'a pas convaincu les élus FFS, qui se sont abstenus lors du vote.