A quelques exceptions près, les portefeuilles économiques ont souvent été réaménagés et rebaptisés avec quasiment chaque nouveau gouvernement, sans que l'option d'un super ministère de l'Economie, qui adjoindrait le département des Finances à celui de l'Economie, ne soit jamais concrétisée. Le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'Investissement est peut-être celui qui a le plus ressenti le passage des différents exécutifs. Dans la dernière organisation, on lui avait adjoint celui de la PME-PMI. Pour Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), «il faut une évaluation de ce département afin que nous puissions savoir quels ont été les éléments positifs de ses actions». Le représentant du patronat souhaite que «pour l'avenir, on prenne en charge le secteur de la PME et on l'intègre dans une stratégie de développement économique globale, avec des activités bien précises». Selon lui, «les prérogatives du ministère de la PME doivent être revues». Quant à penser à «un super ministère de l'Economie, de l'Industrie et des Finances pour définir et coordonner une politique économique cohérente», l'idée peut être envisagée, selon un expert en économie et finance. Toutefois, «il faut avant tout répondre à la question du pouvoir de décision en la matière». Les «ministres dans notre pays ne sont que la courroie de transmission d'une autorité que l'on a du mal à cerner». Dès lors, «un super ministère, mais doté de pouvoir de décision est utile. Dans le cas contraire, il ne s agirait que de cosmétique». Enfin, l'économiste Camille Sari estime que «l'idéal serait d'avoir un ministère de l'Economie et des Finances avec éventuellement, des ministres délégués à la PME, aux privatisations. Ou alors, un gros ministère de l'Economie avec deux pôles importants : la PME et l'Industrie», à condition d'avoir «une vision de ré-industrialisation du pays».