La tension sociale persiste à Hassi Messaoud où les chômeurs sont de nouveau sortis dans la rue. Les trois postes d'entrée de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) ont été assaillis, dimanche tôt le matin, par des dizaines de chômeurs en colère. Les protestataires ont bloqué tous les accès du siège de ladite société et barricadé la route menant au centre-ville à l'aide de pierres et de poteaux électriques, a-t-on constaté. Des actions de protestation ont, pour rappel, été lancées durant ces dernières semaines, lesquelles se sont multipliées à la veille des élections législatives du 10 mai dernier. Les revendications des chômeurs, connues de tous, demeurent les mêmes : un poste de travail au sein de l'ENTP. Cette dernière est l'un des plus grands employeurs de la région et offre de nombreux débouchés pour la main-d'œuvre locale. Elle s'apprête d'ailleurs à acquérir huit nouveaux appareils de forage rien que pour cette année, selon une source proche de la direction. Selon des observateurs locaux, les offres d'emploi ne manquent pas, «mais c'est la manière avec laquelle sont répartis ces postes qui fait grincer des dents.» Abdelatif, un jeune diplômé en géologie, explique que même dans le cas où les noms des chômeurs venaient à figurer sur les listes de l'agence de l'emploi (ANEM), «lors des tests effectués par l'ENTP, certains sont évincés pour des motifs pas toujours convaincants.» En aparté, certains responsables d'instituts pétroliers considèrent que les candidats formés à Hassi Messaoud ne possèdent souvent pas le niveau requis pour occuper certains postes techniques. Un argument que rejettent de nombreux diplômés qui ne manquent pas de dénoncer les pratiques archaïques de sélection qu'utilise encore cette entreprise nationale. Hicham, en troisième année informatique, cite, à ce propos, le cas d'une société étrangère qui applique des normes diamétralement différentes à celles imposées par les sociétés algériennes. «Les sociétés étrangères tablent sur la compétence et les aptitudes techniques du demandeur d'emploi, sans se référer forcément à son diplôme, outre les mesures d'accompagnement et les cycles de formation qu'elles proposent», dit-il. Signalons que le problème récurrent des sans-emploi persiste au niveau de la wilaya de Ouargla, où sa gestion repose surtout, dans la plupart des cas, sur des paramètres subjectifs. Les passe-droits et le favoritisme sont les mots qui reviennent souvent dans la bouche des chômeurs de la région. Et ce, au moment où Sonatrach s'apprête à étoffer son plan de charge et à mettre sur le marché de nouveaux postes d'emploi…