En ce qui concerne les candidats de ce qu'on nomme en France la diversité (Arabes, Noirs, Asiatiques), ces législatives 2012 devraient représenter un tournant significatif. Lyon De notre correspondant Si Jacques Chirac, puis de façon remarquée Nicolas Sarkozy avaient fait entrer des ministres d'origine maghrébine ou africaine au gouvernement (Azouz Begag, puis Rama Yade et Rachida Dati), le Parti socialiste a bon espoir de décrocher les premiers députés d'origine maghrébine à l'Assemblée nationale au soir du 17 juin. Ainsi, Martine Aubry a annoncé que sur 25 candidats de cette catégorie, dix, dont plusieurs d'origine algérienne, peuvent prétendre l'emporter dans des circonscriptions marquées à gauche. Ainsi, Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, pourrait l'emporter en Haute-Garonne, où il est implanté depuis de longues années de militantisme. Le PS annonce aussi Kheïra Bouziane en Côte d'Or, et Malek Boutih, à la place de Julien Dray dans l'Essonne. Sabrina Ghallal dans la Marne, Razzy Hammadi, ancien président du Mouvement de la jeunesse socialiste, et Yacine Djaziri dans les bastions communistes de Montreuil-Bagnolet et de Nanterre-Suresnes en Ile-de-France. L'Asiatique Pouria Amirshahi (qui était venu pendant la campagne présidentielle à Alger) gagnerait dans la 9e circonscription des Français de l'étranger, et Seybah Dagoma, ajointe au maire de Paris, dans la 5e circonscription de la capitale.A Paris, la ministre déléguée à la Réussite éducative, George Pau-Langevin, Gadeloupéenne, devrait être réélue à Paris. Jusqu'ici, elle était la seule «couleur» de l'Assemblée nationale. Le parti du centre, le MoDem de François Bayrou, soutient pour sa part plusieurs candidats d'origine maghrébine, dont Marouane Bouloudhine dans les Alpes-Maritimes. Ce médecin originaire de Tunisie, proche d'abord de l'UMP de Nicolas Sarkozy s'était fait connaître en 2009 en lançant le projet de fédération laïque des musulmans de France. Le MoDem soutient aussi Sihame Arbib (Française de l'étranger) et, dans l'Oise Brahim Belmand, dans l'Hérault, Hadj Madani, dans le Val de Marne, Saïd Hassani, en Seine-Saint-Denis, Montasser Charni, dans les Hauts-de-Seine Mehdi Benhabri et Karim Yahiaoui, à Paris Sonia Ouartani et Fadila Mehal, en Seine-Maritime Charafi Brahim, dans l'Eure Driss Ettazaoui, dans l'Aube Karima Ouadah, et dans le Loiret Tahar Benchaâbane. Peu d'entre eux ont des chances de gagner. A signaler également dans le Nord Pas-de-Calais, Djamel Ouadah, 57 ans, médecin pneumologue à Saint-Martin-Boulogne, originaire d'Oran, qui portera les couleurs de l'Alliance écologie indépendante. Pour la majorité sortante de l'UMP, on relève une quinzaine de candidats de la diversité, mais sans réelle possibilité de l'emporter, ce qu'indique Le Monde : «La plupart des candidats de couleur sont dans des circonscriptions difficilement gagnables pour la droite.» Premières tendances au soir du 10 juin.