Mohamed Chami, la cinquantaine bien entamée, s'intéresse depuis plus de vingt ans à la préservation des supports médiatiques de la chanson kabyle. Connu comme l'archiviste de la chanson kabyle, il a constitué un fonds documentaire appréciable. « Je collecte tout ce qui a une relation avec la chanson kabyle depuis 1972. J'ai amassé plus de 400 disques, (33, 78 et 45 tours). J'ai également collectionné 6000 articles de presse, des centaines de cassettes audio et des dizaines de correspondances de chanteurs ». Mohamed Chami est souvent sollicité par des étudiants à la recherche de fonds documentaires pour leurs travaux sur des thèmes en relation avec la chanson. L'archiviste, originaire d'Ath Yenni, a participé à de nombreuses expositions à Alger, Oran, Tizi Ouzou et dans de nombreuses localités de la Kabylie. Bénévole et généreux dans l'effort, Mohamed Chami avoue qu'il s'adonne à cette activité par vocation et par engagement à apporter sa contribution à la valorisation de la chanson. « Je fais ce travail parce que j'aime la chanson kabyle, car elle est porteuse de la revendication identitaire. Mon activité d'archiviste, je la dois surtout à la Chaîne II de la radio qui m'a fait aimer la chanson. Financièrement, ce travail ne me rapporte rien, mais mon seul profit c'est ce que j'essaie d'apporter à la chanson, aux associations et aux étudiants en les aidant à faire leurs mémoires ». Ce défenseur de la chanson kabyle précise que son activité reçoit des échos favorables, le public lui fait parvenir des photos inédites, des articles, des cassettes et des disques pour enrichir davantage le fonds archivistique. Concernant le débat sur la situation de la chanson kabyle, Chami estime qu'elle n'a pas régressé, mais pense que « les chanteurs doivent cesser les reprises et se consacrer à la création artistique. Je voudrais juste mentionner que la chanson reprise par Mohamed Allaoua appartient à Cheikh Nordine qu'il avait produite le 4 septembre 1938 ». Le souci de précision est son autre trait de caractère.