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Islam et laïcité en France
La chronique de Maurice Tarik Maschino
Publié dans El Watan le 30 - 05 - 2012

Rappel constant des «traditions chrétiennes» de la France, affirmation de la prépondérance du prêtre sur l'instituteur dans l'éducation morale de l'enfant, voyage d'allégeance au pape : Nicolas Sarkozy n'a cessé, durant cinq ans, de porter atteinte au principe fondateur de la République - la laïcité.
Ce faisant, il a ouvert un boulevard où se sont engouffrés tous les nostalgiques de l'union du sabre et du goupillon : médecins qui, par crainte des intégristes, refusent de faire des avortements, commandos de fanatiques qui attaquent les cliniques où les avortements se pratiquent, infirmières, dans les lycées, qui refusent d'informer les élèves sur la contraception, retour en force, dans bien des milieux, des préjugés qui assignent les femmes à la maternité et aux tâches ménagères, autocensure de journaux qui redoutent d'être poursuivis en justice par des intégristes que choquerait une caricature…
En s'attaquant à la laïcité, c'est du même coup à la démocratie que le pouvoir sarkozyste s'est attaqué.
En affirmant dans toute sa rigueur le primat de la laïcité, François Hollande n'a d'autre intention que de rétablir une démocratie pour l'instant singulièrement diminuée. Cette décision ne porte nullement atteinte à l'exercice des cultes.
Contrairement à ce que pensent certains, la laïcité n'est ni l'athéisme ni la lutte contre la religion. Un laïc peut être croyant ou athée, dévot ou indifférent.
Chez les chrétiens, de nombreux laïcs – c'est-à-dire des citoyens qui ne font pas partie du clergé – remplissent de multiples fonctions au sein des Eglises catholique et protestante (ils enseignent le catéchisme, préparent les futurs convertis...).
Si un laïc n'exerce aucune fonction sacerdotale, un Etat laïc est un Etat qui ne privilégie aucune religion et reconnaît à toutes le même droit d'exister.
Cette séparation de l'Eglise et de l'Etat est la condition même de la démocratie. Dès lors que la religion ne participe plus à la gestion de la cité ni à l'endoctrinement des citoyens, chacun est libre de conduire sa vie comme il l'entend et des questions comme la contraception, l'avortement, le mariage, l'union libre, l'homosexualité, l'euthanasie… relèvent d'un choix strictement personnel.
Liberté de conscience, liberté de pensée, liberté d'expression, en un mot, liberté d'exister, sont inhérentes à la laïcité.
Lors de sa campagne électorale, François Hollande a assuré qu'il n'y aurait «aucune dérogation en matière de laïcité» : «Les religions doivent rester à leur place.»
Elles la garderont d'autant mieux que les deux premiers articles de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat seront inscrits dans la Constitution. L'inscription du 1er – «La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes» – ne pose aucun problème, mais l'inscription du 2e – «La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte» – soulève une forte opposition, à droite évidemment, qui redoute l'étouffement progressif de l'enseignement libre, pour l'instant en grande partie financé par l'Etat, et à gauche aussi, chez certains membres du gouvernement et du parti socialiste.
Un compromis sera probablement trouvé, mais il ne règlera pas, pour autant, le problème du statut de l'école en Alsace-Moselle – qui constitue un véritable défi à la laïcité.
Autrefois conquis par les Allemands, ces départements restent soumis aux lois concordataires de Napoléon et à celles de Bismarck : les autorités civiles et religieuses cogèrent les écoles, l'enseignement du catéchisme est obligatoire, les «enseignants de religion» sont payés par l'Etat, et alors que dans le seul Bas-Rhin, 400 postes d'enseignants seront supprimés en 2012, les 1400 ministres des cultes catholique, luthérien, réformé et israélite coûteront au pays, cette année, 50 millions d'euros.
Les imams ne coûteront rien : la République les ignore ou les expulse.
Deux départements français ignorent donc totalement la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, c'est assurément «une dérogation flagrante en matière de laïcité», mais il ne semble pas que le gouvernement de François Hollande envisage de la supprimer : trop d'intérêts, ne serait-ce qu'électoraux, sont en jeu.
Il ne semble pas non plus que le pouvoir actuel soit disposé à accorder à l'islam un statut qui, sans porter atteinte à la laïcité, lui reconnaîtrait le même droit d'exister, la même visibilité dont bénéficie le catholicisme.
Alors que le christianisme bénéficie de six fêtes officielles chômées et payées – Toussaint, Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption – l'islam, qui est pourtant la seconde religion de France, n'en a aucune. Comme il manque aussi de lieux de culte.
La laïcité exigerait de l'Etat qu'après avoir consulté les autorités religieuses, il promulgue qu'au moins une fête musulmane, l'Aïd, par exemple, est, comme Noël ou Pâques, un jour férié, ce qui contribuerait peut-être à rapprocher, si peu que ce soit, des citoyens de croyances différentes et à remiser au placard des querelles absurdes, les chicanes sur la tenue des femmes ou la viande des cantines scolaires. M. T. M.


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