Le comité de coordination, regroupant des associations de parents d'élèves et certains directeurs d'établissements privés ayant fait l'objet de mesure de fermeture administrative, a été reçu, hier, par les membres de la commission de l'éducation de l'Assemblée populaire nationale (APN). Son but : exposer aux députés les problèmes liés essentiellement à la fermeture des écoles privées en pleine année scolaire par les autorités. Des chefs d'établissements des wilayas d'Oran, de Annaba, de Tizi Ouzou, de Sétif et d'Alger ont effectué le déplacement à l'APN pour demander au président de cette assemblée qu'il intervienne auprès de l'Exécutif afin qu'il diffère la mesure de fermeture à la fin de l'année scolaire et procède dans les meilleurs délais à la levée des scellés. M. Hamza, président de la commission de l'éducation, a tenu à préciser que la rencontre avec les parents d'élèves n'était pas officielle. « C'était une prise de contact. Nous sommes des élus du peuple. Ceci sous-entend que nous sommes prédisposés à écouter à tout moment les doléances des citoyens. Les parents d'élèves et les directeurs des établissements privés nous ont fait part de leurs préoccupations. Nous allons étudier leur problème et nous allons saisir à cet effet les concernés », a déclaré notre interlocuteur. M. Isaad, un membre de cette commission, a soutenu qu'un groupe de députés se rendra incessamment au siège du ministère de l'Education nationale pour avoir plus de détails et d'explications sur ce dossier. De l'avis de M. Isaad, les directeurs d'établissements privés ne veulent pas que les élèves, dont le nombre dépasse les 120 000 à l'échelle nationale, soient sanctionnés. « Les directeurs des écoles privées demandent juste un délai de deux mois, c'est-à-dire le temps de permettre aux élèves, notamment ceux qui vont passer les épreuves du BEF et du bac de terminer normalement l'année. Ils estiment que les élèves n'ont pas à être pénalisés ni sanctionnés », dira M. Isaad qui pense que les directeurs des établissements privés ont une part de responsabilité dans cette affaire. « Certains ont déposé un dossier pour avoir l'agrément, ils ont reçu, certes, un récépissé. Mais ce dernier n'ouvre pas le droit à une autorisation valable. Maintenant, ils reconnaissent leurs erreurs et de notre côté nous allons tenter de régler ce problème », dira-t-il. Pour sa part, le comité de coordination des associations des parents d'élèves a indiqué que la fermeture des établissements privés en cours d'année et au milieu d'un cursus scolaire aura sans doute des conséquences très graves sur la formation de leurs enfants aussi bien sur les aspects psychologique et pédagogique. L'impact psychologique de la fermeture de ces établissements est, selon les représentants du comité, assimilée à une forme de rejet et d'exclusion qui aura inévitablement des conséquences sur l'avenir de leurs enfants. « La décision prise par le ministre de tutelle pénalise dans une large mesure principalement les enfants qui se retrouvent à la rue. Cette décision, au-delà de ses aspects légaux, constitue en fait une atteinte grave aux droits de l'enfant », expliquent les responsables du comité qui sont persuadés que « le transfert des élèves d'un système pédagogique à un autre, en plein second trimestre, va impérativement entraîner des conséquences néfastes en matière d'adaptation et d'intégration dans un nouvel environnement et ce, en plein période d'évaluation pédagogique trimestrielle ». Le comité estime que la décision du ministère ne prend nullement en considération l'intérêt de l'enfant et les préjudices qu'elle peut avoir sur, notamment, les élèves de classe d'examen (BEF, bac). « L'inadéquation des contenus et des méthodes des programmes enseignés au niveau des deux systèmes, privé et public, condamnera forcément les élèves à l'échec », ont souligné les membres du comité qui font appel au ministre de l'Education pour surseoir à la décision de fermeture de ces établissements en accordant un délai de mise en conformité. Ces délais, selon eux, ne peuvent en aucun cas être fixés en milieu de l'année scolaire.