Alors que le ministère de l'Education nationale reste intransigeant, les parents d'élèves refusent de transférer leurs enfants vers les établissements publics et décident de continuer leur combat au nom du droit de l'éducation. “Jamais je ne mettrai mon enfant à l'école publique, quitte à retourner à la clandestinité ou lui donner des cours particuliers à la maison”, tranche violemment Sabrina. Mère d'une fille de 9 ans, scolarisée à l'école Bendali, établissement privé de Zéralda, elle n'entend guère se soumettre à la décision du ministère de l'Education nationale de fermer les écoles privées et de transférer les élèves vers les institutions similaires agréées ou publiques. Le comité de coordination des associations des parents d'élèves des écoles privées et les chefs d'établissement ont organisé, hier, une réunion pour dénoncer ces mesures qualifiées “d'absurdes” et de violentes. Ils revendiquent, par ailleurs, de surseoir à la décision de fermeture jusqu'à la fin de l'année. “Nous ne voulons pas que nos élèves, dont le nombre est de 125 000, soient sanctionnés. Nous voulons dialoguer et bénéficier d'un délai jusqu'à la fin de l'année afin de laisser nos élèves finir leur année normalement”, a déclaré un chef d'établissement. Le comité de coordination des associations des parents d'élèves estime que la décision ministérielle ne prend nullement en considération l'intérêt de l'enfant. Il déclare que la fermeture des établissements privés au milieu de l'année scolaire aura sans doute des conséquences très graves sur les élèves, aussi bien sur le plan psychologique que pédagogique. L'impact psychologique est assimilé, selon le comité de la coordination, à une forme d'exclusion qui aura inévitablement des conséquences sur l'avenir des élèves, notamment ceux de classes d'examen (bac et BEF). “Le transfert des élèves d'un système pédagogique à un autre, en plein second trimestre, va impérativement entraîner des conséquences néfastes en matière d'adaptation et d'intégration dans un nouvel environnement, et ce, en période d'examens trimestriels”, explique Mme Bendali. Maître Meziani estime, pour sa part, qu'il faut toujours privilégier l'intérêt de l'élève, peu importe les motifs de la fermeture des écoles. Selon lui, l'arrêté mis en application par le wali n'a pas de support légal, et il est en contradiction avec le droit de l'enfant. “L'éducation des enfants est un droit protégé par la Constitution et par les organisations internationales, notamment l'ONU. Nous allons nous battre pour la réouverture des écoles privées, quitte à faire appel aux organisations internationales”, plaide Maître Meziani. Il est à noter que des députés ont promis de soulever le problème des écoles privées au niveau de l'Assemblée populaire nationale aujourd'hui, sachant que mardi dernier, le comité de coordination, regroupant des associations des parents d'élèves et certains directeurs d'établissement privé, a exposé leurs doléances aux élus. Nabila Afroun