D'ici le 5 juillet, la place du 9 Décembre 1960 aura fait peau neuve. Ce n'est pas un nouvel effet d'annonce comme en octobre 2009 lorsqu'il avait été communiqué que cette esplanade allait être rénovée pour décembre 2009. Cette fois-ci, les travaux sont en cours. Entrepris dans le cadre de la rénovation urbaine, les travaux de relooking du lieu seront réceptionnés le jour de la commémoration de la Fête de l'Indépendance. Un jour dont l'avènement avait été hâté par les manifestations du 11 décembre 1960, point d'orgue de celles qui avaient commencé le 9 du même mois. Cela s'était produit sur le square de l'hôtel de ville d'Aïn Témouchent dont sortait le général de Gaulle alors en visite en Algérie. Ce sont ces manifestations qui permirent l'inscription de «la question algérienne» à l'ONU et qui firent perdre à la France coloniale la guerre diplomatique engagée contre elle par le GPRA et qui l'isola sur la scène internationale. C'est dire si la place qui porte le nom d'une date essentielle dans l'arrachement de l'indépendance méritait une réhabilitation. Cela était même nécessaire dans la mesure où, au lendemain de l'indépendance, des élus municipaux mal inspirés l'avaient défigurée par d'inopportuns aménagements. De la sorte, la coquille qui avait remplacé, en 1951, le vieux kiosque à musique datant de 1906 avait vu surgir devant elle un jet d'eau, là où le public se place devant elle pour suivre les spectacles qu'elle est censée accueillir. Pour la petite histoire, Belemou avait commencé sur sa scène une carrière de chanteur et l'a abandonnée dessus sur-le-champ. Il se rappelle avoir été pris par un horrible tract qui l'avait fait fuir la scène. Messaoud n'y reviendra pas lorsqu'il deviendra le roi de la trompette. La coquille avait perdu sa raison d'être avec un jet d'eau trônant à la place du public. La place également avait perdu sa fonction, devenue un espace clos avec une ceinture, un boyau en béton, serpentant tout autour et des bacs à fleurs sans fleurs, qui cassent toute perspective. Dans la journée, des joueurs de dominos, des retraités l'occupent, le soir, des adeptes de Bacchus qui, faute des débits de boissons, fermés par l'autorité, s'adonnent à un éthylisme forcené. Selon l'architecte de la commune, les 7000 m2 d'espace vont s'ouvrir à leurs alentours et aérer les lieux. Actuellement, les travaux ont démonté le méchant dallage qui couvrait le sol et démolissent l'encombrant jet d'eau. Les crédits alloués sont assez conséquents, soit 22 millions de DA. Du béton imprimé, un nouveau procédé de pavement supérieur esthétiquement au carrelage et à la dalle de sol, couvrira le sol alors que des bancs seront implantés. Il ne restera plus qu'à recommencer à y programmer des spectacles. Pourquoi pas une alléchante affiche, le 5 juillet, lors de l'inauguration ?