Le Mouvement des citoyens libres (MCL) regrette sa participation aux élections législatives du 10 mai. Réuni, hier, pour évaluer les conditions dans lesquelles s'est tenu le scrutin législatif, le bureau politique du MCL a exprimé son «grand regret d'avoir participé et cautionné ce machiavélique processus qui a programmé l'échec des réformes par le non-changement». Un désenchantement. Pour le parti de Mustapha Boudina, «les auteurs du statu quo, qui se soucient beaucoup de la caution de l'extérieur, ont occulté la triste réalité. Dans l'euphorie des faux vainqueurs, ils ont oublié de faire la bonne lecture de ce contestable résultat. L'avis de notre peuple ne compte pas pour eux». Selon le MCL, il aurait fallu méditer sérieusement sur les taux d'abstention et de bulletins nuls. «La bonne lecture à faire est celle des 57% d'abstention, des 20% de vote pour les nouveaux partis et des 10% de bulletins nuls. Au total, 87% des citoyens n'ont pas voté avec ces faux vainqueurs qui ne représentent au final que 13% des votants. Les partis majoritaires ont biaisé le jeu dès le départ», analyse-t-il. Ce qui fait dire au parti de Boudina que l'APN «manque» de légitimité populaire et constitutionnelle. Une situation qui «accentue» la crise de confiance entre le système et le peuple, charge encore ce parti, qui a été créé à la veille des élections des élections législatives. Le MCL rappelle au passage «les graves irrégularités, les nombreux cas de fraude et tous les cas de violence et d'intimidation utilisés par les barbouzes des faux vainqueurs» qui ont entaché le scrutin législatif. Visiblement désabusé par sa première participation aux élections, le parti de Boudina – sénateur désigné – dit conditionner son implication dans les prochaines échéances électorales à «une série de mesures pouvant permettre plus d'équité». Il préconise entre autres «la révision des lois relatives au financement des partis, l'amendement de la loi qui instaure le mode d'application des 5% dans le sens de ne pas léser les nouveaux partis».