A Iboudrarène, la population voue tout son respect à l'environnement. Les singes magot pullulent aux alentours des villages. Au moment où l'on dénonce la pollution et les actes destructeurs de l'environnement dans les villages de la commune d'Iboudrarène, sur le flanc nord du Djurdjura, notamment à Aït Alloua, le milieu écologique trouve son compte et est protégé par la population. La rigueur des montagnards en la matière est certainement naturelle, comme elle l'est aussi grâce à la fréquence des activités menées conjointement par des associations locales et la mairie. L'exemple de l'association des donneurs de sang ADSB de Tizi Ouzou ou de celle de l'environnement de la commune AEI est l'illustration parfaite de cette valeur qui a permis le retour de l'esprit de solidarité d'antan. Elles sont épaulées dans leurs actions «vertes» par des dizaines de membres dévoués venant de divers coins de la wilaya. Dans l'intérêt général, les efforts du maire d'Iboudrarène, M. Lakhal, ne sont pas négligeables. Des efforts loués par beaucoup de citoyens, à l'exemple des adhérents de ces deux associations, ainsi que de plusieurs éleveurs d'Aït Allaoua, qui affirment que leur président d'APC est toujours le premier à être sur tout chantier d'urgence. La semaine passée, ces associations ont organisé une randonnée pédestre à travers une vaste forêt peuplée de cèdres, de chênes et d'arbustes divers, d'une flore rare et autre faune propre au Parc national du Djurdjura (PND). «La sortie de nos associations vise non seulement à inspecter l'environnement de la région et à avoir un aperçu des lieux après les précédents nettoyages, mais de permettre aux adhérents bénévoles de s'oxygéner», expliquent les présidents de l'AEI, Mouloud Ould Hamouda, et de l'ADSB, Achour Oumokhtar. Le long de la RN 30, les randonneurs ont remarqué la présence de grandes poubelles pour permettre à tout un chacun d'y jeter ses déchets. Une première dans une wilaya connue pour ses innombrables décharges à ciel ouvert. Mohamed et Nordine Aït Allaoua, du village du même nom, participent à chaque fois aux actions de volontariat comme guides de randonnées. Le premier, ancien garde du PND, est aujourd'hui en retraite. Avec son jeune cousin, ils pratiquent l'élevage et l'arboriculture. Ils maîtrisent parfaitement le greffage arboricole (cerisier), comme ils veillent à la propreté des rivières et des sources naturelles d'eau, dont le goût n'a pas d'équivalent. Ils œuvrent aussi pour le respect de la charte du PND quant à la protection de la faune et de la flore dans ce vaste espace. Connaissant tous les recoins de la forêt et les sentiers d'accès du parc, ces guides sont toujours de la partie en toutes actions de nettoyage organisées par les associations écologiques et les villageois bénévoles, souvent en collaboration avec l'APC d'Iboudrarène. Le problème principal pour les riverains du PND vient de l'incivisme de certains visiteurs automobilistes des autres régions. La charte interdit de nourrir les singes magot, pullulant aux alentours des villages. Ces primates, dont les pouvoirs publics ont opéré des lâchers, causent des ravages aux cultures maraîchères et aux vergers. «On sait que ce singe est protégé, ce que nous respectons évidemment, mais les pouvoirs publics, notamment la direction du PND, que nous avons sollicités moult fois pour nous recevoir, doivent préconiser des solutions. Ces singes engendrent d'énormes dégâts aux semis des paysans qui, généralement, vivent du fruit de leurs récoltes saisonnières agricoles», déplore-t-on. «En groupes, ces macaques s'introduisent dans les maisons, attirés par la nourriture. Ils y mangent tout ce qui est consommable, tout en détruisant le reste comme leur nature le leur dicte», affirment Mohamed et Nordine. A Iboudrarène, la population voue tout son respect à l'environnement. Un bel exemple à méditer pour d'autres communes de la wilaya où le beau paysage tant vanté côtoie un décor désolant, fait de gigantesques montagnes d'ordures et de toutes sortes de détritus.