Sonatrach et le groupe russe Gazprom ont décidé de relancer leur coopération après que le mémorandum d'entente signé en 2006 n'ait abouti à rien de concret. Dans une déclaration faite à l'APS, hier, à Kuala Lumpur, le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a annoncé que Sonatrach et Gazprom veulent optimiser leurs ventes de GNL à travers le monde par des échanges de swap. «J'ai eu des concertations avec Alexeï Miller, PDG de Gazprom sur l'échange de swap de GNL. Nous avons discuté des moyens d'optimiser nos ventes de gaz de GNL à travers le monde par ces échanges», a indiqué M. Zerguine. Auparavant, soit la veille, le géant gazier a rendu public un communiqué à travers lequel il annonçait que «le russe Gazprom et l'algérien Sonatrach étudient la possibilité de mettre en place une coopération dans la production et l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL)». «Les PDG des deux compagnies, Alexeï Miller et Abdelhamid Zerguine, ont tenu lundi des négociations dans le cadre du 25e Congrès mondial du gaz à Kuala Lumpur (Malaisie)», a ajouté le communiqué en précisant que les deux groupes «ont évoqué la possibilité de développer des activités conjointes en vue de réaliser de nouveaux projets pétroliers et gaziers, y compris de produire et de livrer du GNL sur le marché énergétique mondial». Par ailleurs, les deux groupes se sont félicités de leur coopération sur le gisement gazier d'El Assel que Gazprom avait remporté en décembre 2008 lors du premier appel national et international à la concurrence lancé par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). La déclaration du PDG de Sonatrach donne plus de détails sur le contenu des discussions. Cet échange sera rendu possible après que le groupe russe, dont la totalité de son gaz exporté transite par gazoduc, ait commencé à produire du GNL pour multiplier ses débouchés, selon la partie algérienne. L'échange de swap permettra à l'Algérie d'alimenter des clients en Asie par le biais de Gazprom et à ce dernier d'approvisionner ses clients en Europe par l'intermédiaire de Sonatrach, selon la même source. L'échange aidera les deux groupes à optimiser leurs ventes GNL à travers le monde et rentabiliser leurs exportations, en économisant les coûts onéreux de transport de GNL, a indiqué M. Zerguine, en ajoutant que les deux groupes se sont mis d'accord sur le principe de cet échange.«Nous n'avons pas encore arrêté la liste des clients à alimenter par l'échange de swap mais nous avons admis le principe pour que nos services de marketing puissent travailler ensemble pour faire gagner les deux parties dans l'optimisation des moyens de transport», a-t-il dit. Interrogé par ailleurs si les deux groupes avaient l'intention de relancer leur mémorandum d'entente qui a expiré en 2007 sans être reconduit, M. Zerguine a répondu que les deux parties «pourraient mettre sur la table un autre protocole d'accord mais avec des projets identifiés». Le premier mémorandum d'entente conclu entre les deux plus grands fournisseurs gaziers de l'Europe a échoué car ses projets n'ont pas été identifiés, a précisé M. Zerguine. «Nous avons relancé cette discussion qui ne s'est jamais arrêtée, nous pensons remettre sur la table un autre mémorandum d'entente avec des projets identifiés», a ajouté le dirigeant de Sonatrach. «Aujourd'hui je prône la tendance de ‘‘maturer'' les projets pour les inscrire dans des mémorandums d'entente. Il ne faut jamais tourner le dos à l'histoire, car en affaires, il faut rester optimiste et planifier des opérations qui servent les intérêts mutuels des deux parties», a-t-il indiqué.