Selon le rapport annuel de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), « le phénomène d'interaction entre l'offre et la demande de drogues est tout sauf simple et direct. Il en va de même pour le développement alternatif ». Autrement dit, l'OICS développe une approche autre que celle « classique qui privilégie la substitution de cultures au détriment d'une conception plus large des moyens de subsistance légitimes, se concentre sur des projets isolés plutôt que sur l'ensemble de l'économie du pays, ne prend pas en considération les termes de l'échange au niveau international et néglige les zones urbaines et le problème de la toxicomanie ». Pour être plus explicite, Hamid Ghodse, président de l'OICS, écrit dans la préface du rapport : « Les programmes de substitution ne peuvent porter leurs fruits que si les cultivateurs disposent d'une solution de rechange économiquement viable, et que de tels programmes doivent être associés à des activités de répression et à des mesures de prévention de la toxicomanie. » Pour cet organe, « un concept véritablement global de développement alternatif devrait prévoir non seulement des cultures de substitution, mais inclure aussi le développement des transports et de l'infrastructure, l'éducation, des services de santé, la sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance ». L'OICS va plus loin pour « observer que le problème mondial du trafic de drogues nécessite une riposte à l'échelle mondiale ». Le rapport relève aussi les faits marquants à ce propos par région. Par exemple, en Afrique, 34 millions de personnes s'adonnent à l'abus du cannabis. Autre fait, « plus de 40% des quantités totales de résine de cannabis produites dans le monde le sont au Maroc ». Ce pays est cité comme la source de 80% de la résine de cannabis consommée en Europe. Les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes trouvent d'énormes difficultés à appliquer les plans nationaux élaborés en vue d'annihiler le problème de la drogue, faute de ressources humaines et financières. Chaque année, 300 t de cocaïne entrent aux USA en passant par l'Amérique centrale et les Caraïbes. Outre l'abus, le trafic et la fabrication illicite de drogues, qui deviennent une chose banale aux USA, au Canada et au Mexique, l'abus de médicaments délivrés sur ordonnance (dans ces trois pays) y fait rage. D'autres pays, voire des continents présentent des situations peu reluisantes dans ce domaine. L'OICS rappelle que « la Bosnie-Herzégovine est l'un des points de transbordement sur ce que l'on appelle communément la ‘‘route des Balkans'', principal itinéraire pour le trafic d'héroïne d'Afghanistan vers les principaux marchés de l'Europe ».