"L'afflux de médicaments contrefaits actuellement disponibles dans de nombreux pays pourrait avoir des conséquences fatales pour les consommateurs". Dans son dernier rapport annuel de 2006, rendu public jeudi dernier, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), a encore une fois tiré la sonnette d'alarme contre les dangers certains, parfois mortels, qu'induisent la commercialisation et la consommation des produits pharmaceutiques contrefaits. Cet organe rend responsable de cette situation périlleuse, la communauté internationale dans toute sa composante, en particulier les pouvoirs publics. Les services du commerce sont ainsi interpellés sur cette fraude qui avance à grands pas et qui est alimentée et favorisée par les dérèglement des marchés et la désorganisation commerciale. Naturellement, l'écoulement des produits pharmaceutiques contrefaits est plus facile au fur et à mesure que le dérèglement des circuits de distribution deviennent vulnérables et ouverts devant les trafiquants. En Algérie, vu que des indicateurs alarmants et concrets sont établis, c'est-à-dire vérifiables, le péril de son existence n'est pas à exclure carrément. D'autant plus que la contrefaçon a fini par s'étendre à toutes les gammes de produits de grande consommation. Pourquoi ne se pratiquerait-elle pas sur les médicaments, aussi ! En août dernier, le ministre du Commerce a néanmoins rassuré qu'aucun - il dit bien "aucun" ! - produit pharmaceutique ne fait l'objet de contrefaçon sur le marché du médicament national. Offensive stratégique ou mise en garde réelle, les cadres représentants de Saidal, craignent fort que la réalité soit autre. Selon eux, le médicament générique importé est le plus touché par la contrefaçon en Algérie. Au début de l'année en cours, et à l'occasion d'un séminaire sur la contrefaçon, le docteur Abdesselam Chakou est allé jusqu'à a admettre que "Saidal détenait des chiffres mais n'est pas habilitée à les communiquer, seul le ministère de la Santé étant autorisé à les rendre publics". Quoiqu'il en soit, ces médicaments à risque peuvent provenir essentiellement de la Chine, de l'Inde, de la Turquie et de la Jordanie et la régulation des circuits de distribution est le seul frein pouvant stopper ou du moins, freiner ce phénomène dangereux. En fait, "L'existence du marché déréglé et incontrôlé fait que des médicaments de mauvaise qualité, voire mortels, sont vendus à des consommateurs innocents", explique toujours l'OICS dans son récent rapport. Celle-ci ajoute d'ailleurs que ce marché "est souvent approvisionné avec des drogues volées et détournées, des produits pharmaceutiques de fabrication illicite ou vendus illégalement sur Internet et distribués au moyen des services postaux et de messagerie". "Le danger est réel et de taille", alerte l'OICS. Chiffres à l'appui, (ceux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) on ne peut plus fiables) cette organisation indique que "25 à 50% des médicaments consommés dans les pays en développement sont des contrefaçons". "Il importe aussi que les consommateurs prennent conscience du fait que les médicaments qu'ils croient acheter à prix réduit sur un marché non réglementé peuvent être mortels lorsqu'il ne s'agit pas de produits authentiques ou consommés sans avis médical", a relevé le rapport. L'OICS a exhorté les Etats membres à assurer le respect de la législation existante pour écarter cette menace ainsi qu'à prendre des mesures appropriées pour accroître l'offre de médicaments par des voies légitimes, en particulier dans les régions où l'accès à ces derniers est limité.