Aïssa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal El Hadjar et ancien député, a été interpellé, hier matin, par les services de sécurité, a-t-on constaté sur place. Il a été sommé, selon des sources sécuritaires, d'évacuer le siège du syndicat et l'usine tel que prévu par l'ordonnance de justice rendue avant-hier par le tribunal d'El Hadjar. Quelques heures après, il a été libéré sous condition de ne plus revenir au complexe d'El Hadjar. Malgré cette action, les appréhensions de la direction générale ne sont pas dissipées tant que, affirme-t-on, Aïssa Menadi contrôle toujours ses partisans depuis son domicile. Ces derniers, suspendus par la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar, ont empêché hier le redémarrage du haut fourneau, la plus importante installation de l'usine. Encore une fois, l'employeur a saisi le procureur de la République à l'effet de réquisitionner les services de sécurité pour libérer l'atelier. En vain. Contactée, la direction générale a déploré cette situation d'instabilité. «Nous sommes encore bloqués. Des travailleurs perturbateurs ayant fait l'objet de poursuites judiciaires et sanctionnés par une suspension se sont érigés devant le haut fourneau n°2 empêchant nos techniciens de le faire redémarrer. Si le HF ne redémarre pas dans les 24 heures qui suivent, il sera à l'arrêt durant plusieurs mois avec comme conséquences le blocage de toute la chaîne de production en amont et en aval.» Par ailleurs, la visite d'un député du Front national démocratique (FND), élu lors des dernières législatives, a été perçue par les travailleurs comme un soutien à l'action de Menadi, ce qui ne fait que rajouter une couche à la confusion. D'autant plus que ce nouvel élu était escorté de trois 4x4 de la gendarmerie. La direction du complexe affirme n'avoir pas été contactée par le représentant du FND pour une éventuelle médiation à même de mettre fin à cette prédation organisée. Par ailleurs, l'union locale de l'UGTA de Sidi Amar a rendu publique hier sa décision de renouveler le syndicat de l'entreprise dont le mandat arrive à terme en juillet prochain. «Toutes les sections syndicales de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar sont appelées à préparer les élections portant sur le renouvellement du syndicat prévu en août prochain», lit-on dans cette décision.