Les observateurs de l'ONU sont finalement arrivés hier sur les lieux du massacre d'Al Koubeir en Syrie, où l'escalade de la violence a poussé l'émissaire international Kofi Annan à réclamer davantage de pression sur le régime de Bachar Al Assad. Dans le même temps, des milliers de Syriens ont manifesté à travers le pays contre le régime de Bachar Al Assad, tout en exprimant leur exaspération à l'égard de la communauté internationale, impuissante à faire cesser les violences qui ensanglantent le pays depuis le début de la révolte en mars 2011. Mercredi, 55 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées à Al Koubeir, un hameau de la province de Hama (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et l'opposition syrienne, qui l'ont imputé aux forces fidèles au régime. Mais ce dernier a démenti qu'un tel massacre ait eu lieu, affirmant que seules neuf personnes avaient été tuées par des «groupes terroristes», appellation utilisée par les autorités pour désigner l'opposition. Dans l'après-midi, les observateurs de l'ONU sont arrivés à Al Koubeir. Ces observateurs, déployés en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu préconisé par le plan de l'émissaire international Kofi Annan, mais violé quotidiennement, avaient été empêchés jeudi à deux reprises de se rendre à Al Koubeir «par des barrages de l'armée» et par des «tirs à l'arme légère», selon l'ONU. Au début d'une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, hier à Washington, M. Annan a dit qu'il évoquerait avec son interlocutrice la manière dont «nous pouvons accroître la pression sur le gouvernement et les parties pour que le plan de sortie de crise soit mis en œuvre». A Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a dit ignorer si M. Assad était prêt à quitter le pouvoir sous la pression de l'Occident, après une réunion avec une délégation américaine. La Chine et la Russie, alliées du régime syrien, qui bloquent à l'ONU toute résolution le condamnant, se disent opposées à toute ingérence en Syrie. Enfin, le Conseil national syrien doit se réunir aujourd'hui et demain en Turquie et se doter d'un nouveau président, vraisemblablement Abdel Basset Sayda, qui succèdera à Burhan Ghalioun avec pour mission d'unifier et de rendre plus efficace cette principale coalition de l'opposition.