Donnant l'impression d'être désespéré, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe est en quête d'un plan B pour trouver un règlement à cette crise interminable, à la suite de ce carnage à Al-Koubeir. Malgré ce nouveau carnage, qui a fait des dizaines de morts, dont des femmes et des enfants, Occidentaux d'un côté et Russes et Chinois de l'autre campent sur leurs positions. Quant au médiateur international, Kofi Annan, il s'est déclaré jeudi horrifié par le nouveau massacre à Al-Koubeir, au centre de la Syrie, et a souhaité une action internationale plus ferme et plus unie pour faire respecter son plan de paix. S'adressant à l'assemblée générale de l'ONU, il a reconnu que son plan de paix en Syrie “n'est pas appliqué” et a souhaité une pression accrue sur Damas. “En même temps que nous demandons l'application des lois internationales et du plan en six points, il faut clairement dire qu'il y aura des conséquences si le plan n'est pas appliqué”, a-t-il affirmé. Il faut également “baliser plus clairement la voie vers une transition pacifique” en Syrie. Cette transition vers la démocratie, par un dialogue entre pouvoir et opposition, est un des six éléments du plan de paix. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe a exprimé “son horreur et sa condamnation à la suite du nouveau massacre de dizaines de civils dont des femmes et des enfants” commis mercredi à Al-Koubeir, dans la province de Hama. “Les responsables doivent être sanctionnés. Nous ne pouvons pas laisser les massacres devenir la réalité quotidienne en Syrie”, a-t-il déclaré en déplorant que “la crise s'aggrave”. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, avait auparavant qualifié de “scandaleux et révoltant” le massacre d'Al-Koubeir et indiqué qu'on avait tiré “à l'arme légère” sur des observateurs de l'ONU qui tentaient de se rendre sur les lieux. Ban Ki-Moon a estimé que le président Bachar al-Assad “a perdu toute légitimité” et a appelé Damas à “appliquer immédiatement et sans condition le plan” Annan. “Si les choses ne changent pas (en Syrie), a prédit Kofi Annan, l'avenir sera sans doute la répression brutale, les massacres, le conflit inter-religieux et une guerre civile totale (...). Tous les Syriens seront perdants”. Il a invité les grandes puissances à “réfléchir aux moyens d'agir de manière plus efficace, étant donné la détérioration de la situation”. “Personne ne peut prédire comment la situation en Syrie va évoluer, a-t-il souligné, nous devons nous préparer à toute éventualité et être prêts à réagir à plusieurs scénarios”. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, qui participait lui aussi à cette réunion informelle de l'Assemblée générale, a préconisé des sanctions économiques et diplomatiques contre la Syrie. Entretemps, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui était réunie à Istanbul avec ses alliés occidentaux et arabes, a estimé que Bachar al-Assad “doit transférer son pouvoir et quitter la Syrie”, car, a-t-elle dit la violence “soutenue par le régime dont nous avons été le témoin hier à Hama est tout simplement inadmissible”. En revanche, la Russie, hostile à toute imposition d'un changement de régime en Syrie, a dénoncé ce massacre “barbare” comme une “provocation” visant à faire échouer le plan de paix de l'émissaire Kofi Annan, et appelé l'Occident à faire pression sur l'opposition armée syrienne afin qu'elle le respecte. Merzak T./Agences