Le dispositif de surveillance et de lutte contre le criquet pèlerin se poursuit au sud du pays, dans le cadre d'une stratégie préventive mise en place par l'Institut national de la protection des végétaux (INPV). Contacté, Khaled Moumène, directeur général de l'Institut, rassure quand à l'efficacité de la campagne de lutte antiacridienne menée au printemps, durant laquelle 49 000 hectares ont été traités, contre une moyenne de 6000 à 9000 ha les années précédentes. Il souligne «que tous les moyens sont mis en œuvre pour prévenir des invasions de criquets durant l'été et à l'automne prochain» et affirme qu'«au sud-est du pays à la frontière avec la Libye, ainsi qu'au sud de Tamanrasset et à Bordj Badji Mokhtar, le long de la frontière avec le Mali et le Niger, tous les moyens nécessaires ont été déployés pour mener à bien le dispositif de prévention». «En cas de conditions écologiques favorables durant l'été, induites par des pluies de mousson, le criquet pèlerin aura une couverture végétale suffisante à sa reproduction et pourrait constituer alors une réelle menace à l'automne», explique M. Moumène, qui précise également que l'année en cours exige plus de vigilance à cause de la situation politique et sécuritaire au Mali. «Dans ce pays frontalier, la lutte antiacridienne ne sera pas menée, ce qui exige que l'Algérie se prépare activement à mener à bien les prospections et les traitements nécessaires dans cette zone afin de prévenir les infiltrations d'essaims de criquets à l'automne.» Le directeur de l'INPV tient à souligner la différence entre le criquet pèlerin qui essaime au Sud, jugé «plus dangereux» et le criquet «marocain», une espèce locale qui se développe au niveau des zones céréalières des Hauts-Plateaux. A ce propos, il estime que «les régions du Nord sont protégée» et la situation est calme» suite à la lutte printanière menée par les équipes de l'Institut dans les wilayas infestées à l'ouest du pays ou abritant les zones de reproduction dans toutes les wilayas du Nord. En outre, l'INPV a rappelé que ses équipes poursuivent des campagnes de surveillance et de lutte au niveau des foyers primaires. Pour ce qui est de la lutte contre le criquet pèlerin dans les régions frontalières du Sud, M Moumène souligne la tenue, courant juin à Rome (Italie), d'une réunion organisée par la FAO autour de la situation acridienne au Niger et au Mali.