Les chiffres éloquents des statistiques de la Direction de la santé (DSP) sont là pour démontrer la gravité de l'état des lieux. On compte, rien que pour le premier trimestre 2012, 521 morsures de chiens errants et de chats, alors qu'en 2011, on en avait enregistré pour toute l'année 1345. Ainsi, 70 cas de leishmaniose cutanée ont été relevés durant cette période de 2012 dans les centres de santé, en particulier dans la région de Challalet Adhouara. Cette maladie, selon des médecins spécialistes, est due à des parasites provenant des saletés répandues dans la nature. Un autre phénomène empoisonne également la vie des citoyens à l'approche des grandes chaleurs, c'est celui de la prolifération des moustiques. Une vieille dame, à bout de nerfs déclare qu'«elle ne peut plus ouvrir ses fenêtres, même si elle étouffe de chaleur la nuit, de peur d'être piquée par des insectes porteurs de paludisme». «A qui doit-on se plaindre ?», se demande une autre dame. L'hygiène et la propreté à Médéa appartiennent à une époque où les autorités communales étaient secouées pour veiller à la protection de l'environnement sous l'œil bienveillant de l'ancien chef de l'exécutif qui ne badinait pas avec le strict respect de ce secteur important et sensible, car ce dernier faisait des travaux d'embellissement et d'aménagement urbain son cheval de bataille à son passage à Médéa. L'intransigeance reste la meilleure formule de réussite à tous points de vue.
Dégradation inquiétante du cadre de vie
C'est bien beau de fêter à chaque année le 5 juin, Journée internationale de l'environnement, mais il faut surtout marquer une halte pour évaluer ce secteur sensible, et c'est aussi une manière d'améliorer constamment le cadre de vie du citoyen. A Médéa, certes, on ne peut nier ou dissimuler les efforts qui sont déployés dans ce secteur par de multiples campagnes de sensibilisation, de reboisement et d'opérations de volontariat concernant le nettoyage des quartiers, mais cette région reste toujours sale. Pour se rendre à l'évidence, une petite balade à travers les quartiers est donc plus que révélatrice. Les rues et les marchés publics des agglomérations sont souvent jonchés d'immondices. L'épineuse collecte d'ordures ménagères reste le sempiternel obstacle qui n'a jamais trouvé une solution d'entente entre les services des éboueurs et des riverains. Chacun se rejette la balle, accusant l'autre du non-respect des horaires de dépôt et d'enlèvement des ordures ménagères. Cette situation anarchique est devenue une source d'ennuis pour les habitants dont la santé est exposée aux dangers des bêtes errantes et des rongeurs, porteurs de pathologies graves et de virus parfois mortels.