Joyce Banda, la chef d'Etat du Malawi, a finalement décidé de mettre en vente le jet présidentiel acquis par son prédécesseur, dans le but de faire des économies et de récupérer quelques devises, a rapporté vendredi l'agence de presse malawite. «Le gouvernement est d'accord pour dire que nous devons vendre le jet présidentiel, je ne sais même pas pourquoi nous en avons besoin», a dit Mme Banda, citée par l'agence, alors qu'elle se trouve à Londres. La décision d'acheter cet appareil, d'un coût de 11 millions d'euros, avait fait scandale au Malawi, où 40% des 13 millions d'habitants vivent avec moins d'un dollar par jour. La revente de l'avion, a dit Mme Banda, «est cohérente avec ma vision d'un rétablissement de l'économie, et démontre aux Malawites que je suis prête à faire des sacrifices avec eux». Mme Banda a entrepris de relancer l'économie de son pays et de regagner la confiance des donateurs internationaux, échaudés par la mauvaise gestion de l'ancien président Bingu wa Mutharika, décédé début avril. Elle a drastiquement réduit les dépenses gouvernementales. Le jet était devenu un symbole de l'autocratie et des dérives de Mutharika sur la fin de son second mandat. Joyce Banda, une militante des droits de l'homme, âgée de 61 ans, était l'adjointe du président défunt à qui elle succède conformément aux dispositions constitutionnelles. Certains, dont les Etats-Unis, avaient ouvertement exprimé la crainte d'une succession non conforme à la Constitution en raison de la volonté prêtée à Bingu wa Mutharika de favoriser l'accession au pouvoir de son frère Peter, ministre des Affaires étrangères. La Constitution stipule que le ou la vice-présidente assume l'intérim en cas de disparition du chef de l'Etat. On s'attend à ce que Joyce Banda reste au pouvoir jusqu'aux prochaines élections prévues en 2014.