A lors que le Comité olympique traverse une période difficile, conséquence du différend qui oppose une partie du bureau au président Rachid Hanifi, voilà que surgit un autre épisode qui risque de perturber la concentration des athlètes algériens qualifiés aux Jeux olympiques de Londres 2012. Il s'agit d'un article publié dernièrement dans les colonnes du Times, journal anglais, «qui mène une cabale contre l'Algérie en prenant appui sur le boycott qu'observeraient des athlètes algériens à chaque fois qu'ils croisent des athlètes israéliens», indique un dirigeant sportif algérien. Le lobby sioniste, conscient de la difficulté qu'il crée à une normalisation politique avec le monde arabe, tente, par le biais de campagnes calomnieuses, de «faire peur» en agitant le spectre de la suspension à l'endroit de tous les pays dont les athlètes refuseraient de rencontrer des Israéliens. Le Comité olympique international (CIO), lui aussi inféodé aux thèses de l'Etat sioniste, verse dans la menace. Pour donner «plus de poids» à sa thèse, le quotidien britannique a fait dire au président du COA, Rachid Hanifi : «Je vais m'en référer au gouvernement (algérien) pour décider s'il faut ou non concourir avec des athlètes israéliens». Ce que dément catégoriquement l'intéressé. Y a-t-il un cas en canoë kayak ? L'argumentaire du journal est bâti sur le prétendu refus du kayakiste algérien, Nasredine Baghdadi, de s'aligner sur une compétition à Duisbourg en Allemagne où il y avait un Israélien. Cette version est démontée pièce par pièce par la Fédération algérienne de sociétés d'aviron et de canoë kayak. Le directeur technique national (DTN), qui était présent lors de cette compétition affirme : «C'est une histoire montée en toutes pièces. Notre athlète, qui venait de prendre part à toutes les courses du championnat du monde en Pologne du 18 au 20 mai dernier, n'était pas en mesure de s'engager dans toutes les courses de la Coupe du monde en Allemagne du 24 au 27 du même mois.» Dans la foulée, il dément «tout acte prémédité pour ne pas concourir avec un Israélien. Baghdadi a couru les distances de ses deux spécialités, à savoir les 200 et 500 m. Il avait par la suite une course de 1000 m en individuel à 9h35 et une autre sur la même distance en double à 10h50, nous avons choisi avec son entraîneur hongrois, la 2e option qui entrait dans nos objectifs. C'est pour ce seul motif que le forfait pour la première course a eu lieu. Cette histoire est un tissu de mensonges.» Le journal britannique renchérit et précise : «Le Comité international olympique (CIO) a d'ailleurs mis l'Algérie dans son collimateur en critiquant la tendance des athlètes algériens à ‘‘inventer des excuses'' pour boycotter les athlètes israéliens». Les défenseurs de cette thèse, qui vise à mettre au pas l'Algérie, n'ont jamais été confondus par la partie algérienne qui est toujours restée muette sur ces attaques. Pourquoi cible-t-on les Algériens ? En effet, il y a lieu de relever que plusieurs articles de presse ont fait état de différents forfaits d'athlètes algériens face aux Israéliens sans que nos dirigeants sportifs opposent un démenti des faits. Pour rappel, au cours des derniers mois, divers supports médiatiques ont étalé ce type «d'histoires». A commencer par celle du boxeur Abdelmalek Rahou au championnat du monde à Bakou en Azerbaïdjan, de la judokate Meriem Moussa lors de la Coupe du monde à Rome, du taekwondoiste Zakaria Chenouf à l'occasion du championnat du monde de taekwondo organisé en République de Corée (Corée du Sud) et de l'escrimeuse cadette lors de la première journée du championnat du monde à Moscou. Franchement, que pèsent ces quelques cas de supposés forfaits devant les Israéliens par rapport à la multiplicité des abandons et de défections de nos athlètes lors des nombreuses compétitions toutes disciplines confondues ? C'est dire combien le Times s'est fourvoyé dans son analyse «objective» d'un sujet inventé de toutes pièces pour dédouaner l'Etat sioniste de tous ses méfaits. S'exprimant sur cette question, un entraîneur national dira : «L'enterrement est grandiose et le mort est une souris.» Le quotidien londonien a une opinion bien arrêtée qu'il compte bien «imposer» au CIO en affirmant : «Si le comité d'éthique du CIO est convaincu que le COA a adopté une politique pour éviter toute compétition sportive avec Israël, la sanction ultime consisterait à suspendre l'ensemble de la délégation algérienne des Jeux olympiques de Londres». Cet acharnement contre l'Algérie et ses sportifs est tout sauf une surprise. L'Etat sioniste d'Israël a toujours eu recours à ce type de canaux (médiatique) pour mettre la pression sur les pays qui ne marchandent pas leur position sur le conflit israélo-palestinien. Israël et le CIO feignent «d'oublier» que l'histoire des Jeux olympiques est jalonnée de boycotts, forfaits, sans que cela empêche la terre de tourner. Les boycotts de 1956 à Melbourne, de 1976 à Montréal, de 1980 à Moscou, de 1984 à Los Angeles, de 1988 à Séoul n'ont pas brisé l'élan de l'olympisme. Récemment, il y a eu le boycott des jeux de Pékin au motif de se soulever «contre la répression au Tibet et les violations des droits de l'homme en Chine».