La cité Château, composée de grands chalets vétustes, abandonnés par une entreprise publique, et de bidonvilles, réalisés ces dernières années, est envahie par la saleté. L'insalubrité menace la santé des habitants du bidonville Château, dans la commune de Bouzaréah. Odeurs nauséabondes, ordures et eaux usées sont entre autres facteurs qui rendent la vie des gens impossible dans des gourbis de fortune. Une situation aggravée par la grande chaleur de ces derniers jours. «Ça pue de partout», nous dira un père de famille. «Nous craignons pour les enfants des maladies moyenâgeuses que la saleté ambiante risque de ressusciter», ajoute-t-il. En fait, cette cité composée de grands chalets vétustes, abandonnés par une entreprise publique, et de bidonvilles réalisés ces dernières années, est envahie par la saleté. Des ordures ménagères datant de plusieurs semaines s'amoncellent à quelques pas des foyers. Les habitants affirment que les services de ramassage n'ont jamais mis les pieds dans cette cité. Ce sont les habitants qui procèdent à l'incinération des déchets. «En l'absence de volontaires, les détritus restent plusieurs semaines et les décharges sauvages prennent du volume», raconte un citoyen. L'autre source de maladies que les habitants redoutent est le déversement des eaux usées dans leur cité. Le réseau d'assainissement est dans un mauvais état, les eaux usées des cités limitrophes se déversent, par endroits, en pleine nature. A cela, il faut ajouter que les propres gourbis sont raccordés d'une manière aléatoire.Mais le grand mal, expliquent-ils, réside dans le piratage de l'eau potable à partir du réseau d'AEP. «Nous craignons d'éventuelles infiltrations des eaux usées», se plaint un résidant., ajoutant que les services de la Seaal refusent de procéder à leur raccordement. Pourtant, l'ex-maire leur a octroyé une autorisation que la société des eaux d'Alger ne voulait pas prendre en considération. «Nous avons frappé à toutes les portes, hélas, ils ne voulaient pas nous faire bénéficier de l'eau», indique notre interlocuteur, ajoutant que «les citoyens sont contraints de pirater le réseau d'AEP». Cette cité n'est d'ailleurs raccordée à aucun réseau, les habitations sont alimentées irrégulièrement en eau et électricité, car les autorités ne voulaient pas les doter de compteurs. Pourtant, à maintes reprises, les habitants de cette cité ont été recensés par les commissions de logement et leur résidence n'est pas à démontrer. «Aucune autorité ne veut reconnaître notre existence, même le maire refuse de nous recevoir», indique un autre citoyen. Selon lui, les pouvoirs publics sont censés améliorer, un tant soit peu, leurs conditions de vie. «Jamais une promesse de relogement ne nous a été faite ; du moment que nous allons rester encore ici, qu'ils nous assurent au moins le minimum», exigent des habitants, relevant que cette cité est réalisée en plein oued, et les autorités doivent prendre leurs responsabilités et réaliser un système d'évacuation des eaux. «En hiver, les enfants ne peuvent pas sortir de la maison. Les responsables de la commune sont bien au courant, mais refusent de bitumer l'allée menant vers le chemin communal», indique-t-on. Tout compte fait, les 100 familles de cette cité misérable devraient faire face, cet été encore, aux moustiques, aux rats et autres reptiles.