La wilaya déléguée de Dar El Beïda, l'OPGI et l'APC de Bab Ezzouar ne semblent pas décidés à prendre le problème en main. Des dizaines de résidants de la cité du 8-Mai 1945 (Sorecal) de Bab Ezzouar ont bloqué, dans la matinée d'hier, le tramway, pour protester contre l'occupation illégale des vides sanitaires de leurs immeubles. Depuis quelques années, des personnes, étrangères pour la plupart à la cité, forcent les caves et s'installent avec leur famille. Selon les protestataires, le modus operandi des squatteurs est identique. «Des jeunes viennent munis d'épées et de barres de fer. Ils forcent les portes et les barreaux placés par l'OPGI ou par les copropriétaires. Il s'installent dans la cave qu'ils occupent eux-mêmes ou font carrément venir leurs familles ou leurs copains. La rumeur de quotas de logements imminents réservés aux anciens occupants a attisé, ces derniers jours, les convoitises. De nouveaux squatteurs rejoignent les plus anciens occupants. Tout le monde veut une part du gâteau. C'est la ruée vers l'or», s'indigne un résidant qui voit arriver dans son immeuble des étrangers à la cité «autrefois paisible». Un climat malsain s'est installé dans la cité depuis quelques jours. Les relations entre les copropriétaires et des squatteurs se sont dégradées. Des agressions à l'arme blanche, des clashes, insultes et vols sont signalés. «Des résidants qui montrent des signes d'agacement ou essayent de repousser ces étrangers se font agresser. Ces gens-là ne craignent aucune autorité et ne respectent personne. Des gens se sont organisés pour protéger leur quartier. Mais seuls, ils ne peuvent rien faire devant des personnes qui recourent à la force. Un vieux de 80 ans, qui a osé s'opposer à ces personnes, a été malmené et se trouve actuellement à l'hôpital», témoigne le résidant. LES AUTORITES INDIFFERENTES Les habitants s'étonnent de l'absence des pouvoirs publics. «Ces caves exiguës sont occupés par la force sans que les autorités décident d'intervenir énergiquement. Ni l'OPGI, ni les services de l'APC, ni même la police ne veulent réagir. Tous s'en lavent les mains», s'indignent des résidants qui se sentent livrés pieds et poings liés à des squatteurs qu'aucune autorité publique ne veut déloger. «La wilaya déléguée de Dar el Beïda, l'APC de Bab Ezzouar, dont les administrations se trouvent pourtant à quelques mètres de la cité Sorecal, ne semblent pas décidées à prendre les mesures qui s'imposent et empêcher le saccage et l'occupation de biens publics. Ces autorités ont laissé pourrir la situation. Ces squatteurs auraient dû être délogés les premiers jours. Avec des dizaines de nouveaux squatteurs et leur famille, la situation ne sera plus gérable. Les gens ne se sentent plus chez eux. La police doit protéger les citoyens. J'ai l'impression que les occupants bénéficient de complicités dans ces institutions», s'indignent les protestataires. Il y a six jours, des squatteurs de deux cités de Bab Ezzouar ont fermé la route au niveau du siège de la wilaya déléguée. Des escarmouches ont éclaté avec des policiers anti-émeutes. Les protestataires qui ont déclaré avoir occupé les caves depuis une trentaine d'année protestent contre «la sourde oreille» des autorités locales. Ils seraient plus de 500 à squatter les caves de la cité Sorecal et 50 autres à la cité Soummam. Aucune autorité locale contactée n'a voulu répondre à nos sollicitations.