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Le Cycle des débats d'El Watan a démarré jeudi 2 mars sur fond de thèmes
Bref télescopage mnémonique à Alger
Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2006

La salle Bab Ezzouar de l'hôtel Mercure, non loin de l'aéroport d'Alger, n'arrive pas à contenir toute l'assistance des Débats d'El Watan. « Autant de personnalités de différents courants sont dans le même espace de parole, le sujet de la mémoire semble consensuel », fait remarquer Ghania Mouffok, journaliste, auteur notamment du Drame algérien et Etre journaliste en Algérie.
Ils sont venus et sont tous là, dira la chanson. Abderrahmane Chibane, président de l'Association des oulémas algériens, côtoie le commandant Azzedine. Abdelhamid Mehri, l'ancien SG du FLN, discute avec Abderrahmane Belayat, un des artisans du « coup d'Etat scientifique » en 1996 ciblant justement Mehri et ses velléités d'autonomie par rapport au centre du pouvoir. Belayat est interrompu par plusieurs assistants au débat qui estiment qu'il avait trop pris la parole. Quel retournement de l'histoire, il y a vingt ans, qui pouvait faire cela au ministre de l'époque sous le parti unique », s'exclame-t-on. Benmohamed, du PT, doyen des députés, serre la main à Hakim Addad du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ). L'avocat Miloud Brahimi, un des initiateurs de la Ligue des droits de l'homme sous Chadli, est aux premiers rangs, autant que Djoudi Mameri du FFS qui prospecte à haute voix les possibilités d'une révolution contre le régime actuel. Mouloud Hamrouche et Smaïl Hamdani, Mokdad Sifi, anciens chefs de gouvernement, écoutent attentivement Ali Yahia Abdenour qui affirme que le « pouvoir ne règle pas les problèmes, mais élimine ceux qui les posent ». Rabah Amroun, l'infatigable membre fondateur de l'Association nationale des victimes civiles de la guerre d'Algérie, prend la parole avec passion pour rappeler le caractère imprescriptible des crimes de guerre. Mohamed Salah Mentouri, ex-président du CNES, arbore un beau burnous couleur terre. Louisette Ighilahriz, qui a raconté dans son livre L'Algérienne (éditions Fayard) les deux mois de torture et les viols qu'elle a subis pendant la guerre d'Algérie, dit à Mehri à la clôture du débat qu'elle va bien. « Dieu merci tant qu'on est vivant et debout, et tant qu'on peut parler », lui rétorque Mehri. « Nous manquons de débats, nous n'arrivons pas à absorber toutes les volontés d'expression », dit-il pour expliquer la passion des débats dont les possibilités algériennes restent otages des dispositions de l'état d'urgence et de la négation structurée des libertés. « L'Etat occupeun peu trop l'espace public », estime Omar Belhouchet, directeur d'El Watan. Une occupation qui vient d'être renforcée par les dispositions des décrets d'application de la « charte » qui pénalisent toute déclaration concernant la « tragédie nationale », appellation désormais officielle du conflit des années 1990. Amoncellement des mémoires mises sous scellés ? L'historien Daho Djerbal précise que le rapport de la société à sa mémoire est aussi pertinent dans l'analyse que l'apport de la recherche. « La non-verbalisation des traumatismes par la société, le silence des institutions sur les conditions de la naissance de la nation algérienne ont laissé le champ aux réinterprétations, à la propagande », appuie le directeur de la revue de critique sociale Naqd. Il soulève le caractère « névrotique » de la parole, et l'effet attractif de l'évocation du couple France-Algérie : « La mémoire est vive, mais elle est blessée, pas encore cicatrisée. Parler, assister à des rencontres comme celle-ci relève de l'effet thérapeutique. » Mémoire passionnée. « Même un match de foot entre les deux pays ne peut se dérouler normalement », lance l'historien Gilles Manceron en référence au match amical Algérie-France du 6 octobre 2001 qui a été interrompu à la 76e minute pour cause d'envahissement du terrain. Chirac avait été outré par des supporters qui sifflaient la Marseillaise, révélation du mal-être identitaire et social des descendants de l'immigration algérienne, fille forcée du fait colonial. Les mémoires se télescopent ou tournent-elles en rond ? Cheveux blanchis, verbe tranquille, monture de lunettes noire, Mohamed Harbi évoque la continuité de l'histoire et la pluralité des violences et doit rappeler à l'assistance que Gilles Manceron est historien et non représentant des Français tant les interventions du public semblaient parfois virer vers le réquisitoire. Pendant ce temps, un pianiste se laisse aller à des rêveries mélodiques dans le bar de l'hôtel. Irréel. Les livres d'histoire exposés au hall de la salle par la librairie El Ijtihad d'Alger ont été également les stars convoitées de la rencontre. Alors la mémoire sujet de discorde et d'antagonisme ? Monopole des appareils ? L'espoir est maintenu, également, par cette poignée d'étudiants de la faculté des sciences humaines de Bouzaréah. Le cercle culturel estudiantin organise à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 8 mars des journées d'études dédiées à l'écrivain et ethnologue Mouloud Mammeri. « Le ghetto sécurise peut-être, mais stérilise c'est sûr », a dit l'auteur de la Colline oubliée.

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