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Mais où est la dissidence ?
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Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2012

Si la Télévision nationale ne parle ni du silence du président de la République face au vide politique qui a suivi l'installation de la nouvelle APN, ni de la guerre de tranchées sans merci que se livrent au FLN redresseurs et partisans de Belkhadem, ni des luttes sourdes qui secouent le parti d'Ouyahia, ni du prédicateur salafiste saoudien qui a ameuté les foules à Oum el Bouaghi, ni du prolongement à la limite de la clandestinité de l'actuel gouvernement, ni de la dispersion de la mouvance islamiste après son échec aux législatives, ni de la montée du fanatisme en Tunisie qui a toutes les apparences d'un remake macabre du FIS, ni de nos diplomates retenus dans l'opacité totale en otages au Mali, ni des grèves qui se déclarent ça et là à travers le territoire, ni des mouvements de contestation pour revendiquer le droit au logement ou au travail qui se transforment souvent en émeutes incontrôlées, si donc l'Unique fait abstraction de tous ces sujets (et de beaucoup d'autres) d'une brûlante actualité, de quoi parle-t-elle ?
En ouvrant chaque soir (pour ceux qui ont encore la volonté de le faire) votre écran sur l'une des trois chaînes nationales pour essayer de s'informer sur les faits qui interpellent soit votre curiosité soit votre sensibilité ou votre conscience, vous avez cette étrange impression que les images qui défilent devant vous et les thèmes abordés presque dans un même ordre ne sont que des reprises de la veille, de la semaine ou du mois passés. Avec des présentateurs-vedettes du JT, un concept évidemment surdimensionné chez nous, engagés pour lire des textes qui n'ont souvent aucune prise avec la réalité qui nous intéresse, des animateurs «robotisés» par la fonction qui interviennent dans l'espace médiatique sans la moindre émotion — le dernier de la série étant un exemple frappant du prototype du journaliste-lige sur lequel s'appuie la télévision nationale pour banaliser son programme informatif — l'actualité qui est par ailleurs très diversifiée et qui suscite directement votre intérêt est toujours soumise à la loi de la pesanteur avant d'atterrir chez vous complètement vidée de sa substance. En fait, il existe comme une formule-cadre de diffusion des événements à laquelle il ne faut surtout pas déroger, même si ce jour-là des choses spectaculaires se produisent.
Un formatage en règle érigé en dogme inébranlable. Qui dit donc JT algérien dit ouverture de rideau sur les audiences et les messages diplomatiques du Président, suivies des visites des ministres sur des sites où ils font, grâce à la caméra, davantage leur promotion que celle du sujet pour lequel ils se déplacent, puis quelques flashes sur des réunions de partis avec zoom sur une assistance qui ne sait pas pourquoi elle est là, on passe après sur un ton monocorde à l'info sur le monde livrée par les agences de presse, la Syrie, l'Irak, la Palestine constituant les gros pourvoyeurs de drames humains où la nouveauté c'est la répétition des situations tragiques que vivent ces pays, et on termine furtivement par une info scientifique quand elle est disponible, accessoirement par le sport ou l'événement culturel du jour, le tout en images sur fond de commentaire maison. C'est schématique, mais c'est ce à quoi ressemble la feuille de route quotidienne de l'Unique, qu'elle soit en arabe ou en français et qui de manière générale, à force d'être figée, répétitive et par trop conventionnelle, voire non dynamique, finit pas lasser les téléspectateurs.
Le Journal télévisé national est, selon les spécialistes de la communication audiovisuelle, un organe qui manque terriblement de créativité et de fraîcheur. C'est tout sauf un journal vivant qui doit redoubler d'ingéniosité pour accrocher le téléspectateur et par extension améliorer son audience. On a ainsi la nette impression que l'on fabrique ce journal sans même se soucier s'il va capter l'attention, s'il va être suivi et dans quelle propension il va soutenir la concurrence avec les autres JT captés à travers le territoire, soit arabes, maghrébins ou occidentaux. La routine tue, et dans le cas de notre télé, d'aucuns pensent que la limite de l'intolérable a été depuis longtemps franchie en raison d'un système de pensée aujourd'hui largement dépassé. On peut avoir la pertinence à titre d'exemple de se poser des questions sur l'obstination à vouloir rester dans le moule de la frilosité médiatique lorsque les événements poussent au contraire à adopter des attitudes dictées par l'esprit d'ouverture et d'objectivité ? Que risque la télé d'Etat si elle essayait de nous expliquer le sens qu'il faudrait donner à la distance politique prise actuellement par le président de la république dans une conjoncture livrée à toutes sortes de spéculations.
Il y a des lectures que les politologues peuvent faire pour faire avancer la réflexion générale dans une société en proie au doute, sans pour autant passer pour de dangereux comploteurs contre le régime. Il en est de même pour tous les sujets occultés volontairement, mais qui nécessitent d'être pris en charge simplement avec tact, mesure et discernement. Demander des explications à Ouyahia sur sa déclaration tonitruante concernant la direction du pays par les milieux maffieux, faire une plongée dans le conflit interne du FLN pour évaluer la nature du danger qui guette le vieux parti, ou couvrir dans un esprit critique la conférence du prédicateur saoudien qui avait un air de provocation ne sont en rien des actes de «désobéissance» ou de dissidence, mais bien des réactions naturelles de professionnels vis-à-vis de faits qui interpellent les algériens. La position de l'Unique sur ce constat est certes connue, mais il y a un temps pour tout, notamment pour le changement. Sinon, c'est encore la descente aux enfers qui se profile avec cette terrible conséquence de laisser place à des chaînes privées qui, sans faire trop d'effort, ont cette opportunité ouverte de jouer sur du velours.


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