Constantine, citadelle des vertiges est le dernier ouvrage que son auteur, Abdelmadjid Merdaci, un universitaire bien connu surtout pour ses travaux sur Constantine a choisi de présenter aux lecteurs et à la presse, jeudi dernier, dans le cadre convivial de la librairie Média Plus. Coédité par Edif 2000, Média plus et Paris Méditerranée, publié pour la première fois en octobre 2005 à Paris, l'ouvrage a fait son entrée en Algérie en février dernier avant d'être présenté au public constantinois. Selon son auteur, le livre est à la fois le fruit d'un hasard des calendriers et des rencontres, mais aussi l'aboutissement d'une passion intarissable pour Constantine que d'autres universitaires continuent de partager avec lui, même si chacun d'entre eux a sa manière de raconter sa ville. L'auteur du Dictionnaire des musiques de Constantine n'omet pas de citer la complicité de Michel Carrassou, le patron des éditions Paris Méditerranée, un autre passionné de Constantine. Partant d'un inévitable retour aux sources de l'histoire et du patrimoine de la ville, l'ouvrage traduit une histoire personnelle de Constantine que l'auteur cherche à partager avec les autres. Une manière de rendre Constantine « désirable », de pouvoir la toucher et la vivre, de lui donner sa chance et de s'attarder à la découvrir. Le livre traverse, grâce aussi à des photographies magnifiques de Kouider Metaïr, la mémoire de la ville, ses ruelles, ses vestiges architecturaux, ses merveilles naturelles et s'incruste dans le quotidien de ces braves gens qui font la vie dans la vieille médina, parfois discrètement et parfois avec une complicité innocente. « Le livre est surtout un voyage à travers le temps et les acteurs sans que le passé ait raison du présent, car je ne suis pas un passéiste mais je ne fais que remonter le temps à ma manière », avoue Abdelmadjid Merdaci qui tient à défendre ses choix des lieux, des hommes, des femmes et des intellectuels oubliés dont certains ont été Constantinois par l'appartenance et d'autres par le destin. Le livre demeure aussi un témoignage et un hommage pour des personnalités ayant marqué la mémoire collective des Constantinois tels Abdelhamid Ben Badis, Mohamed Salah Bendjelloul, Tewfik Khaznadar, Messaoud Boudjeriou et autres Meriem et Fadila Saâdane, alors que dans une ville qui a toujours vécu au rythme des musiques et des cercles culturels, il est indéniable de citer Abdelkader Toumi, Raymond Leyris et Malek Haddad. Dans une ville où il y a aussi tellement de choses à dire et à découvrir, un voyage dans La citadelle des vertiges est une revendication de tout ce que les Constantinois partagent comme héritage, mais c'est aussi une manière de leur dire qu'ils vivent dans une ville qui mérite bien d'être aimée et racontée.