L'été s'annonce torride dans plusieurs régions de la wilaya. Dans la capitale de l'eau, l'eau ne coule pas à flots. C'est par cette métaphore qu'on peut résumer les multiples défaillances de l'AEP. Dysfonctionnement aussi fréquents que pénalisants qui indisposent des centaines, voire des milliers d'abonnés. Preuve en est que la wilaya de Mila qu'on affuble de capitale de l'eau, n'en continue pas moins de traîner des casseroles encombrantes en termes d'approvisionnement régulier des ménages. Lesdites interruptions peuvent aller de 3 à 7 jours, voire 10 à 20 jours dans certains cas. Dans de nombreuses localités, la distribution du produit vital est chichement assurée, ne dépassant pas les 30-60 minutes/24h. Beaucoup d'autres centres urbains sont alimentés 1j/3 à 1j/5. Des municipalités entières, pour ne citer que la commune du chef-lieu de wilaya, Chelghoum Laïd, Ferdjioua, Chigara, Sidi Merouane continuent de subir les contrecoups d'une gestion que beaucoup d'intervenants qualifient d'«approximative». «L'eau est disponible en abondance, ce sont plutôt les responsables qui sont défaillants. Les gestionnaires à la tête d'un secteur aussi stratégique que l'ADE fait preuve d'incompétence et d'imprévoyance. Sinon, comment expliquer que des pannes récurrentes et prolongées se produisent à un rythme quasi régulier ?» s'interroge un abonné. Déficit en châteaux d'eau et réservoirs «Les capacités de stockage de l'eau potable dans plusieurs agglomérations, notamment à Chelghoum Laïd, sont insuffisantes, alors que le nombre des abonnés est en constante évolution», explique un cadre de l'ADE. Et d'argumenter: «La mise en service du château d'eau de la pépinière, d'une contenance de 5 000 m3, au niveau de cette ville de 80 000 âmes, qui a pris un retard de trois années, est révélatrice à ce sujet.» Contrairement à ces lourdes contraintes qui génèrent des désagréments monstres aux usagers, les bilans de ces deux dernières années relatifs au secteur des ressources en eau suggèrent une nette amélioration dans la dotation journalière par habitant, qui est passée de 90 à 122 litres par jour. Le taux de raccordement en AEP a atteint quant à lui les 74%; 17 opérations nécessitant une enveloppe financière de 3 milliards de dinars ont été mises en œuvre. Lesquelles opérations ont donné lieu à la réalisation de 5 forages avec un renforcement estimé à 6221 m3/j à travers 4 communes et la rénovation de 171 km de canalisations AEP au profit de 10 communes abritant 135 000 âmes. Au plan assainissement, 60 km de canalisations ont été réalisés, portant le taux de raccordement à 82%. Dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), 20 projets impliquant 54 sites touchant à la rénovation, l'achèvement de travaux et l'aménagement du réseau ont été concrétisés. Idem s'agissant des réseaux d'assainissement qui ont bénéficié de 16 projets localisés dans 22 sites. Certes, des efforts notables ont été déployés à l'effet de remédier aux sempiternelles coupures, mais les ménages redoutent au plus haut point la réédition d'autres difficultés en matière d'approvisionnement. Et l'été ne fait que commencer !