Les guerres se suivent et se ressemblent. Pas dans la cause ou l'objectif, mais dans ce mécanisme qui suit généralement la fin des conflits. C'est ainsi qu'au lendemain de l'adoption ordonnée des lois sur la réconciliation, un mouvement s'organise sur la base de faux témoignages de repentis pour avoir le statut d'ancien terroriste. Avec la rente qui va avec, rappelant l'attestation communale qui se monnaye encore pour avoir droit au statut d'ancien moudjahid et tous les privilèges qui vont avec. L'information est-elle vraie ? Avec l'absurdité qui caractérise cette fin de guerre particulière, adoptant la supériorité morale de l'assassin sur l'assassiné et de la bombe sur le bombé, c'est possible. On n'en avait pas fini avec les faux combattants de la guerre de Libération, problème insoluble puisque personne parmi les nombreuses associations et organisations des moudjahidine sensées les représenter n'a l'intention de régler, il faut maintenant faire avec les faux repentis et avec cette nouvelle fuite des capitaux du contribuable. Comme les anciens moudjahidine, les repentis auront droit à une rente et des privilèges particuliers. Comme les faux anciens moudjahidine, les anciens faux terroristes auront le droit à un salaire sur la terre du chômage et à des passe-droits au temps de l'égalitarisme de façade. Au pays des faussaires et des usurpateurs d'identité, on ne peut même pas leur en vouloir puisqu'il n'y pas plus de morale dans les hautes sphères de l'Etat que dans la formule dentaire d'un requin. On peut même imaginer un faux moudjahid rencontrer un faux repenti. Que pourraient-ils se dire, à part échanger de bons fous rires ? Que les guerres ont du bon. Qu'importe la nature de la guerre, il faut se placer à la corde au sortir du dernier virage vers la paix. La prochaine guerre ? Souhaitons celle des faux contre les vrais. A balles réelles bien sûr.