L'application de l'horaire de travail «été» (horaire continu de 07 h à 15 h), dès l'entame du mois en cours, au niveau des administrations, n'a pas manqué, comme craint par la plupart des directeurs, de reposer le problème de l'absentéisme constaté lors des années précédentes. «Une bonne partie des employés n'arrivent jamais à 7 heures», affirme un responsable. Cette heure est considérée comme trop «matinale» pour une population que les conditions climatiques contraignent à un rythme de vie plutôt couche-tard. «On a l'habitude de veiller pour attendre une baisse de la température et ce n'est qu'à ce moment qu'on pense à aller dormir», explique un fonctionnaire. À l'instar de Tindouf, c'est un peu le cas pour tous les habitants du grand Sud où dormir avant minuit est vraiment une exception… «Même quand on a la clim». On noctambule à la recherche d'un peu de fraîcheur, on profite pour aller faire quelques visites familiales aussi. Résultat des courses : arrivée en retard au boulot, «souvent aux alentours de 8h30-09 heures», relève-t-on. Ce qui fait rager les responsables dont les sanctions s'avèrent, dans la plupart des cas, inopérantes. Cet horaire se trouve, donc, en porte-à-faux entre la «louable» intention d'éviter aux travailleurs la canicule de la mi-journée et un mode de vie «imposé» justement par cette canicule. L'absentéisme est également constaté à la mi-journée après la pause-déjeuner d'une demi-heure. «Certains rentrent chez eux pour déjeuner mais ne reviennent pas sous prétexte qu'ils n'ont pas trouvé de transport», dit-on. Un des directeurs a dû entamer des «pourparlers» avec un groupe de femmes à la veille de l'application du nouvel horaire. «Ces dames ont demandé de partir plus tôt, bien avant 14 h, puisque, ont-elles argué, le transport n'est plus disponible l'après-midi», dit-il. D'autres fonctionnaires prétextent la prière du «Dhor» et, dès 13h30, commencent à s'y préparer pour quitter les lieux. Autant de tracas auxquels se trouvent confrontés des directeurs qui, eux par contre, ont été sommés de prolonger jusqu'à 16h30-17h pour d'éventuels contacts avec les administrations du Nord du pays. Par ailleurs, au moment où l'activité au Sud du pays se trouve sensiblement ralentie et où l'ensemble des effectifs bénéficie d'un congé de 50 jours, ces mêmes directeurs n'ont droit qu'à 21 jours. Du moins ceux qui ne dépendent pas de l'Intérieur et qui, selon certaines informations, ont vu leur congé reconduit à 30 jours. La réduction du congé à 21 jours pour les directeurs de l'exécutif est une mesure décidée avec l'instauration de l'état d'urgence et, selon certains, elle aurait dû être revue avec la levée de ce dernier. De plus, c'est surtout l'application de ces deux poids, deux mesures, au sein d'un même exécutif qui semble plus difficile à admettre.